L’Actualité Le SNAP solidaire avec le postier suspendu

“C’est une décision irresponsable”

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Nabila SAIDOUN Publié 20 Avril 2021 à 21:42

© D. R.
© D. R.

Certains postiers étaient encore hier matin en grève en signe de solidarité avec leur confrère Zaoui Abderrahmane, chargé de clientèle au bureau de poste du 1er-Novembre, suspendu “injustement” samedi dernier.

La réaction du Snap (Syndicat national des postiers) ne s’est pas fait attendre. Intitulé “Entre manœuvres et vengeance”, le communiqué du Snap, posté sur sa page facebook, condamne avec force la suspension de Zaoui Abderrahmane, qualifiant cette décision d’“irresponsable”. 

Le syndicat, qui a déjà exprimé son soutien indéfectible aux postiers au départ de la grève enclenchée le 12 avril à travers un premier communiqué, s’est dit, cette fois, “surpris” que “la direction verse dans la vengeance au moment même où les postiers s’attendaient à ce qu’elle adopte une attitude plus positive en entreprenant des initiatives allant dans le sens du règlement du conflit et la concrétisation des revendications exprimées”.

Le Snap qui rejette et condamne totalement “cette politique de menace et le recours au licenciement” appelle Algérie Poste “à faire preuve de sagesse”, qu’elle cesse “cette fuite en avant” et “revenir au dialogue avec les véritables représentants des travailleurs”.

Pour rappel, l’employé suspendu a eu un vif échange avec le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, mercredi 14 avril dans un bureau de poste, alors que les postiers observaient depuis trois jours une grève. Zaoui Abderrahmane avait, alors, mis dans l’embarras le ministre en le confrontant aux problèmes des postiers sans que ce dernier soit en mesure d’apporter des réponses convaincantes. 

Aussitôt, Zaoui s’est vu signifier une décision de suspension pour “incitation à semer le trouble en milieu de travail, dans le but de déstabiliser le bon fonctionnement de l’entreprise” avec passage en conseil de discipline “dans un délai de deux mois, à compter de la date de publication de la décision de suspension”.

Contacté hier par nos soins, le chargé de communication au Snap, Tarek Ammar Khodja, a affirmé que “beaucoup d’injustices et de passe-droits subsistent au sein d’Algérie Poste sans qu’il existe un véritable cadre syndical à même de défendre honnêtement les droits des travailleurs”.

Il poursuit : “On note d’énormes entraves à l’exercice syndical. Pour preuve, nous avons été, le président du Snap et moi-même, suspendus, et la DG refuse de nous réintégrer alors que nous avons gagné le procès.” M. Khodja demeure toutefois confiant et place beaucoup d’espoirs dans la jeune génération de postiers.

“Ils sont instruits et bien au fait de leurs droits, et cela va changer toute la donne dans le cadre de la lutte syndicale qui se poursuit malgré un grand travail de sape”, nous dit-il, évoquant “une grande prise de conscience” dans les rangs des postiers qui sont, selon lui, “très nombreux à avoir rejoints le Snap” au cours de cette grève mais surtout après la suspension de Zaoui. “Les postiers ont compris qu’il leur faut un cadre pour défendre leurs droits”, a-t-il soutenu. 
 

Nabila SAIDOUN

 

 

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