Des Gens et des Faits 58e partie

L’ éternelle blessure

  • Placeholder

Taos M’HAND Publié 20 Février 2021 à 20:19

Résumé : Anissa pense que Nedjmeddine n’aurait pas dû demander sa mutation. Elle connaissait bien Chlef, y avait ses amies en plus d’être proche d’Oran. Ici, elle se sent seule, en plus du danger permanent. Lorsque Nedjmeddine appelle, c’est pour lui dire de partir avec sa famille venue la chercher. Anissa part sans l’avoir revu.

Le temps de préparer leurs affaires, ils partent. Anissa et sa belle-mère sont à l’arrière, les bébés dorment dans leurs bras. Durant tout le voyage, le beau-père et le cousin ne desserrent pas les lèvres. Fathma passe le temps à regarder Mahmoud. Les bébés bercés par la voiture dorment longtemps. 
-Ce sont des anges, dit Fathma. Ils n’ont pas bougé depuis que nous avons pris la route.
-La nuit, ils se transforment en petits diables, répond Anissa. Je ne sais pas quoi faire pour qu’ils aient des nuits calmes. 
-Ne t’inquiète pas, ils finiront par changer et dormir comme tout le monde la nuit, la rassure la belle-mère. À partir de ce soir, c’est moi qui m’occuperai d’eux, tu vas pouvoir te reposer. 
-Tu oublies les préparatifs du mariage, réplique Anissa. 
-Tu t’en occuperas à ma place. Moi, je ne m’y connais pas, confesse Fathma. Je peux organiser la fête, mais je compte sur toi pour préparer la 
mariée. 
-Je ferais mon possible, promet Anissa. Pour que la fête soit bien réussie, il faudra que Nedjmeddine soit là avec nous.
-Inchalla Allah, il a juré de nous rejoindre dès qu’il le pourra, avant la fête, précise le père. Nous aussi, nous tenons à sa présence. Incha Allah sa mission finira vite. Nous avons besoin de lui.
-Si seulement cette sale guerre s’arrêtait. Je n’en peux plus d’entendre ces mauvaises nouvelles aux infos, j’ai peur pour lui. Depuis qu’il est parti, j’ai imaginé les pires scénarios. S’il n’avait pas appelé, je l’aurais cru mort quelque part.
-Arrête de dire n’importe quoi, Nedjmeddine est intelligent et aux aguets. Ils ne l’auront pas.
-Qu’Allah t’entende.
Anissa se rend compte qu’ils sont arrivés au village. Elle a la chair de poule lorsqu’ils passent devant le cimetière où Djalil reposait. Elle a une pensée à lui, pour Sarah qui ne se remet pas de sa perte. 
Quelques minutes plus tard, ils se garent devant la maison familiale. Anissa n’a plus le temps de penser à Nedjmeddine, ses belles-sœurs, les cousines, les tantes sont sorties les accueillir. Il y a aussi des oncles et des cousins qui viennent leur souhaiter la bienvenue. Tous veulent voir les bébés. 
Comme à leur habitude, dès qu’ils se réveillent, ils pleurent pour réclamer leurs biberons. 
-Je vois que le voyage vous a ouvert l’appétit, dit-elle en suivant sa belle-mère dans la chambre des filles où elles posent les bébés. 
-Reste avec eux, je vais chercher de l’eau chaude. 
-Pas besoin, j’en ai apporté.
Anissa lui montre le thermo d’eau chaude dans le sac des bébés. La belle-mère lui remet les biberons et le pot de lait. Tout en les préparant, elles sont rejointes par les tantes et les cousines. Elles sont sous leur charme et ne cessent de la complimenter. Elles leur souhaitent de grandir chéris par leurs parents. C’est le souhait qu’Anissa aime entendre le plus. Elle les remercie. Toutefois, elle est un peu gênée de leur demander de les laisser quelques minutes.
-Mes bébés ont besoin d’un peu de calme pour prendre leurs biberons. Ils n’ont pas l’habitude au bruit.
-Nous reviendrons, ils n’échapperont pas à nos 
câlins.
Anissa n’y voit aucun problème. Elle remet à sa belle-mère le premier biberon de prêt. Celle-ci le donne à Mahmoud. 
-Je vois que c’est ton préféré…
-Que serait une maisonnée sans homme ?, réplique Fathma. J’espère qu’il sera le bras droit de Nedjmeddine, le protecteur de sa sœur et ton soutien lorsque tu seras vieille.
-Incha Allah.

 

 

(À SUIVRE)
 T. M. 

[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00