Le call center de la compagnie aérienne croule sous la demande sans cesse croissante des milliers d’Algériens qui souhaitent regagner le pays après presque 15 mois d’interruption des liaisons aériennes et maritimes pour cause de Covid-19.
Au premier jour d’ouverture partielle des frontières, en l’occurrence le 1er juin dernier, plus de 7 500 billets ont été vendus pour totaliser les 40 000 en un laps de temps record.
La billetterie, qui n’est plus disponible pour le mois de juin, a été proposée dans le cadre d’un pack qui inclut un test PCR à la fin de cinq journées de confinement dans un hôtel choisi par l’État à raison de 33 000 DA. Il se trouve que la plateforme dédiée à cette opération est loin d’être en mesure de supporter toutes ces sollicitations au point de devenir obsolète.
Air Algérie se retrouve, alors, dans l’incapacité de satisfaire les attentes de Algériens qui, après une longue attente, ont du mal à admettre qu’il ne s’agit là que d’une ouverture partielle qui suppose, en conséquence, des limites que la compagnie aérienne ne peut franchir même si elle dispose de toutes les capacités nécessaires pour répondre à une demande beaucoup plus importante que celle offerte actuellement.
Aussi, le programme concocté à cet effet entame une reprise plutôt timide avec deux fréquences hebdomadaires prévues en direction de la capitale française (Alger-Paris-Alger mardi et jeudi) et un seul vol pour la ville phocéenne (Alger-Marseille-Oran samedi).
Il s’agit de deux destinations, les plus sollicitées par les Algériens qu’il s’agisse de l’aller ou du retour suivies par l’Espagne (Alger-Barcelone-Alger mercredi) avec un seul départ comme c’est le cas pour la Turquie (Alger-Istanbul-Alger) et la Tunisie (Constantine-Tunis-Constantine vendredi) et tout récemment l’Italie (Alger-Rome-Alger à compter d’aujourd’hui) et l’Allemagne (Alger-Frankfurt-Alger depuis mercredi dernier).
Les compagnies étrangères bloquées
Individuellement ou par le biais d’associations et autres collectifs, la communauté algérienne établie à l’étranger n’a de cesse de dénoncer à travers les réseaux sociaux la politique tarifaire appliquée par Air Algérie.
Jugée excessive, nos compatriotes ne comprennent pas que l’on puisse ainsi “exploiter la détresse” des Algériens qui, longtemps privés de rejoindre le pays pour des raisons sanitaires, se trouvent aujourd’hui “pénalisés” par un motif pécuniaire mais pas seulement.
Les Algériens ne s’expliquent pas non plus qu’Air Algérie soit la seule compagnie “autorisée” à transporter les passagers dans le cadre de cette opération ce qui aurait fourni, dans le cas contraire, plus de places disponibles et surtout des billets beaucoup moins chers.
Or, hormis Turkish Airlines et Tunis Air, Les compagnies étrangères qui disposaient, jusque-là, d’autorisations pour effectuer des vols dits de rapatriement ne sont pas directement exclues mais se trouvent confrontées à l’obligation de vendre des packs (hébergement en guise de confinement) qu’ils ont du mal à intégrer dans leur modèle de commercialisation ce qui les bloque de facto.
Du coup, les avions arrivent vides pour retourner avec des passagers dans le cadre du rapatriement. Sinon comment défalquer l’argent payé en devise pour le transférer en Algérie et procéder au paiement des hôtels et des tests ? La France, pour ne citer que cet exemple, aurait souhaité, selon une source du secteur des transports, que “soit appliquée la réciprocité”.
Pour rappel, dans les conditions d’accueil sur son territoire la France exempte les personnes vaccinées de la quarantaine et de la présentation de motif impérieux exigeant seulement un test PCR de 72h.
les personnes non vaccinées sont, en revanche, contraintes à un “isolement volontaire de sept jours à leur arrivée en France et doivent réaliser au terme de cette période, dans le cas d’un voyageur de plus de onze ans, un examen biologique de dépistage virologique PCR”. Les Allemands et les Espagnols, quant à eux, n’évoquent même pas cet aspect.
Nabila SAÏDOUN