Malgré les attaques qui le ciblent et la crise qui couve au sein de son parti, le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadhl Baâdji ne semble pas près de jeter l’éponge. Il s’accroche toujours à son poste. Deux jours après le retrait, par les autorités, de sa garde rapprochée, l’homme a réuni hier au siège du parti à Alger les superviseurs chargés de suivre l’élaboration des listes électorales en vue des élections locales.
Cette rencontre, organisée en pleine tourmente, se veut pour lui, comme un pied de nez et un défi à ses adversaires et contempteurs qu’il qualifie de “perturbateurs”. “Ceux qui tentent de perturber sont ceux qui ont l’habitude d’acheter des sièges. Or, nous avons décidé de combattre la corruption et la chkara !”, a réagi Baâdji en réponse à une question de Liberté sur l’influence des opposants sur son action.
“Il y a une autre catégorie : il s’agit de ceux qui ont été exclus des rangs du parti”, a-t-il enchaîné, ajoutant qu’il restait le secrétaire général du FLN et que c’est lui qui supervisera l’élaboration des listes pour les élections locales.
Aussi, selon lui, les opposants n’ont pas réussi à rassembler un nombre suffisant de signataires pour le destituer. Interrogé sur le retrait de ses gardes du corps décidé par les autorités, Baâdji, tout en confirmant l’information, précise que cela pouvait “toucher d’autres partis et organisations” et que c’était “une décision souveraine des autorités sécuritaires”.
Sur le fond, Abou El-Fadhl Baâdji rappelle qu’il est le premier “garant” des statuts de son parti et qu’il “respecte scrupuleusement” les textes issus du comité central. Dans ce cadre, il se défend d’avoir dépassé les délais fixés pour la tenue du congrès. “Il y a une résolution qui date de mai 2020 qui précise que le congrès devait se tenir en novembre 2020. Mais le même document précisait aussi que la tenue du congrès dépendait des échéances électorales”, soutient-il.
Il rappelle également qu’une résolution du comité central, datant du 29 août 2020, prévoit la programmation du congrès après la fin du processus électoral. “À l’époque, personne ne s’était opposé à ces documents”, a-t-il encore ajouté.
Comme pour donner l’impression d’un homme imperturbable, Abou El-Fadhl Baâdji a réuni les “superviseurs” devant organiser la conception des listes électorales. Mieux encore, il prédit “une victoire éclatante” de son parti et promet la tenue du congrès “après les élections sénatoriales” qui “renforceront la présence du parti dans toutes les institutions”.
Cet optimisme tranche cependant avec l’avis de ses opposants. Pour eux, ce retour à l’activité d’Abou El-Fadhl Baâdji n’est qu’un “baroud d’honneur”. “Il fait de la résistance”, réplique un cadre du parti qui estime qu’en réalité “les superviseurs n’étaient pas tous venus à la réunion” d’hier et que la direction du parti a “dû remplir la salle avec de simples militants”.
Ils se disent convaincus que le départ d’Abou El-Fadhl Baâdji n’est qu’une “question de jours, voire d’heures”. D’ailleurs, ils se préparent déjà à constituer une direction provisoire qui préparera les élections locales puis la tenue du congrès ordinaire dont l’objectif est de faire élire une nouvelle direction du FLN.
Ali BOUKHLEF