L’Algérie vit sa 3e vague de Covid-19 avec l’apparition du variant “Delta” décrit comme étant le plus contagieux. Le nombre de personnes infectées a atteint vendredi 831 cas.
“Alarmante !” C’est ainsi que les professionnels de la santé qualifient, actuellement, la situation sanitaire due à la pandémie. Depuis quelques jours, le nombre de personnes infectées par le coronavirus augmente de façon effarante atteignant vendredi 831 cas.
Une situation qui, du coup, provoque une pression terrible sur les structures hospitalières dont les responsables semblent avoir beaucoup de difficultés à gérer le flux. Plus d’une centaine de malades d’Alger atteints de Covid-19 ont dû être transférés dans les hôpitaux des wilayas limitrophes en raison non seulement de la surcharge dont souffre la capitale, mais aussi du manque d’oxygène.
Faut-il, dès lors, retourner au confinement, comme le préconisent certains spécialistes du secteur ? Le ministre de la Santé ne semble pas du tout favorable à cette option contrairement à certains membres du Comité scientifique qui ont bien formulé des recommandations en ce sens.
Le Pr Fawzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur et membre du Comité scientifique, a déclaré, pas plus tard qu’hier, sur les ondes de la radio locale de Sétif, que “toutes les possibilités sont avancées, y compris le reconfinement, qu’il soit partiel ou total”, insistant sur le fait qu’“il n’est pas question de jouer avec la vie des Algériens”.
Raison pour laquelle, il plaide aussi pour “la vaccination massive et le respect des gestes barrières”. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil de l’Ordre des médecins, a plaidé pour “des mesures conservatrices” en proposant, entre autres, “la suspension des vols vers certaines destinations”, notamment celles confrontées à des situations sanitaires alarmantes. Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, a un avis tranché sur la question.
“Nous ne voulons pas revenir à l’application de la mesure du confinement à domicile, surtout en été, malgré le nombre élevé des cas de contamination”, dit-il, soutenant que “si la situation empirait, la décision reviendrait au Premier ministre et au président de la République”.
Benbouzid préfère plutôt se focaliser sur la vaccination et dit engager “une nouvelle stratégie de communication pour inciter les Algériens à se vacciner”. Une démarche qui ne s’annonce pas comme une mince affaire.
Selon de nombreux témoignages et des avis recueillis auprès des citoyens et sur les réseaux sociaux, les Algériens ont toujours peur des effets secondaires du vaccin et doutent même de son efficacité.
Réajustement localisé des mesures : la troisième voie
La Covid-19 est loin d’être vaincue. Le virus sévit de nouveau et cause des ravages, notamment avec le nouveau variant “Delta” décrit comme étant le plus contagieux (31 victimes en Algérie). Les Algériens sont pourtant loin d’en prendre conscience et d’agir en conséquence en faisant preuve d’un relâchement déconcertant.
Ce même relâchement est constaté même chez les autorités censées pourtant donner l’exemple. Certes, la vie après une année de confinement avec les conséquences que l’on sait, autant sur le plan économique que psychologique, doit reprendre son cours normal, mais pas en ignorant la menace que fait peser le virus sur la santé des citoyens dont on mesure de plus en plus le désastre.
“Les pouvoirs publics n’auront jamais le courage de décider d’un second reconfinement total, alors qu’ils n’ont jamais réussi à gérer le premier. Mais il existe une troisième voie, à savoir le réajustement localisé des mesures”, a soutenu un professionnel du secteur de la santé. La décision prise hier par Abdelkhalek Sayouda, wali de Mascara, pourrait en être la meilleure illustration, en ce sens qu’il a interdit l’organisation des mariages et des obsèques jusqu’à nouvel ordre dans toute la wilaya.
Dans une déclaration à la presse en marge du lancement d’une caravane de sensibilisation sur les accidents de la route, le wali a indiqué que “la décision d’interdire l’organisation des mariages et des obsèques est intervenue après avoir observé un grand relâchement chez les citoyens qui ne respectent pas les mesures de prévention, telles que le port du masque et la distanciation sociale, notamment lors d’événements sociaux”.
D’autres mesures bien étudiées pourraient être prises ponctuellement, selon les spécificités de chaque localité et selon les caractéristiques économiques…
Nabila SAÏDOUN
Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane testé positif
■ Covid-19, hier, samedi, doit observer un confinement de sept jours, indique un communiqué des services du Premier ministre. “Le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, a été testé positif à la Covid-19, ce jour, samedi 10 juillet 2021”, a indiqué le communiqué, ajoutant que “conformément aux consignes médicales, M. le Premier ministre s’est mis en confinement pendant sept jours, à compter d'aujourd’hui, en attendant de refaire un test de dépistage à l'issue de cette période”. “Durant cette période, M. le Premier ministre continuera à travailler et à s'acquitter de ses missions à distance”, ajoute la même source.
APS