La colère et l'indignation étaient à leur comble hier, devant le siège de la mairie de Sidi Chahmi, dans la daïra d'Es Senia, avec plusieurs dizaines de citoyens (hommes, femmes et jeunes enfants), protestant pour la énième fois quant à leur relogement. Mais hier, la situation était différente, particulièrement tendue. Et pour cause : les protestataires, tous habitants du plus grand bidonville de la commune de Sidi Chahmi, ont laissé éclater leur colère et leur ressentiment à la suite de la vaine promesse qu'il leur a été faite d'être relogés hier. “Jeudi, des responsables de la daïra d'Es Senia, de la wilaya d'Oran et de la mairie sont venus nous voir, nous disant que ce dimanche (hier, ndlr), nous serons relogés et qu'il fallait donc préparer nos affaires et prévoir des camions”, lancent, sur les réseaux sociaux dans un live, des hommes et des femmes.
Tout à leur bonheur, ces familles se sont exécutées, n'envoyant même pas à l'école les enfants, croyant que cette fois serait la bonne et qu'ils dormiraient dans des logements décents. D'ailleurs, plusieurs personnes témoignent, en effet, de cette promesse, mais simplement verbale comme cela nous a été affirmé par certains des protestataires. “Nous avons emballé tout le week-end nos affaires. Nous avons démoli les tôles et nous avons même loué des camions. Mais là, personne n'est venu. Il n'y a rien, aucun responsable n'est là, ne serait-ce que pour nous dire que l'opération est peut-être reportée. Ils se sont moqués de nous, pourquoi nous faire ça et nous humilier de la sorte ?” crient des femmes laissant éclater leur colère.
Après maintes tentatives de joindre la daïra et la wilaya d'Oran pour plus de précisions, l'ensemble des responsables pris par les cérémonies officielles de commémoration du massacre du 17 Octobre 1961 à Paris, nous n'obtiendrons qu'une réponse laconique des services de la wilaya, disant que “le relogement a été reporté”, précisant que “les services de la daïra devaient se charger de l'opération”.
D. LOUKIL