Trois années après le déclenchement du mouvement populaire de Février 2019, les procès s’enchaînent pour les hirakistes algériens. En Oranie, Dalila Touat, figure emblématique de la contestation de Mostaganem, vient d’écoper d’une nouvelle peine de prison. Jeudi dernier, la militante a été condamnée par le tribunal correctionnel de Mostaganem à six mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 20 000 DA pour attroupement non armé. Trois autres personnes poursuivies pour les mêmes faits, à savoir Houda Belalia, Mohamed Amine Saber et Abdelkader Fellah, ont écopé de la même peine. Dalila Touat, qui essuie ainsi une quatrième condamnation en trois années, devra encore comparaître le 14 avril prochain pour répondre des chefs d’accusation désormais classiques d’“outrage à corps constitué”, “incitation à attroupement non armé” et “diffusion de fausses informations pouvant porter atteinte à la sécurité publique”.
À Tlemcen, le militant Bouaziza Boumediène a été condamné en appel, hier dimanche, à une année de prison dont deux mois ferme, a annoncé à Liberté un de ses avocats. Bouaziza, qui a été jugé pour “outrage à corps constitué” et “offense à la personne du président de la République” à travers des publications sur les réseaux sociaux, avait écopé, en première instance, le 30 janvier dernier, de trois ans de prison. Lors du procès en appel, le procureur de la République a requis l’aggravation de la peine alors que les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. En détention depuis le 30 janvier dernier, Bouaziza Boumediène devrait retrouver la liberté ce 30 mars.
La cour d’appel de Tlemcen a également examiné hier le dossier de Ghomari Mohamed Ishak, hirakiste également poursuivi pour “outrage à corps constitué”, “atteinte à la personne du président de la République” et “diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'ordre et à la sécurité publique”. Après que l’accusation a requis l’aggravation de la peine et la défense la relaxe, la cour a décidé de condamner le prévenu à une année de prison dont deux mois ferme. L’homme, qui avait écopé de trois ans de prison ferme en première instance le 1er février, devrait quitter la prison vendredi prochain.
Par ailleurs, Fouad Hassam, membre de la Laddh d’Oran, a été présenté devant le procureur de la République près le tribunal correctionnel de Fellaoucène, à Oran, après avoir été arrêté, jeudi dernier, alors qu’il rentrait de Tlemcen où il travaille. Le militant des droits de l’Homme avait été condamné par défaut à deux années de prison ferme en 2021 pour “diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'ordre et à la sécurité publique” et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon l’un des avocats de la défense, Fouad Hassam a fait opposition au verdict et devrait être jugé demain mardi.Ce 29 mars, la chambre d’accusation près la cour d’Oran doit examiner le dossier de Kacem Bensaïd, hirakiste poursuivi pour des chefs d’accusation à caractère criminel et décider de leur maintien ou du renvoi en correctionnel.
En détention depuis novembre 2021, Kacem Bensaïd est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation dont appartenance à une organisation terroriste, atteinte à l’unité nationale et au moral de l’armée. Il est notamment reproché à l’activiste ses interventions sur la chaîne de télévision privée Al-Magharabia et ses liens supposés avec le mouvement Rachad.
S. Ould Ali