Neufs députés français ont réclamé, dans une lettre adressée à Macron et publiée par le Journal Du Dimanche (le JDD), la publication des « données et les cartes des zones » des déchets nucléaires enterrés en Algérie.
Les députés appuient leur demande avec des études sur le phénomène qui s’est produit en février, où « le ciel d'une large partie de la France a arboré une teinte orangée créant une atmosphère particulière. Le sable du Sahara, porté par les vents, est à l'origine de ce phénomène ». Ainsi, ils attestent que « selon les analyses de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, ce sable avait des teneurs en Césium-137 (élément radioactif) supérieures à la moyenne, mais sans danger pour l'être humain ».
Ces élus indiquent ainsi que « cet épisode météorologique est venu une nouvelle fois rappeler que la France a laissé une empreinte radioactive indélébile au cœur du Sahara ». Et de préciser : « dix-sept explosions nucléaires entre 1960 et 1966, atmosphériques et souterraines, ont été réalisées à Reggane et In-Ekker pour tester la bombe atomique française. En 2021, les connaissances sur ces essais, sur les accidents (Béryl, Améthyste, Rubis, Jade) et leurs conséquences sont nombreuses ».
Cette lettre a été signée par : Moetai Brotherson, député du Groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) de Polynésie française ; François-Michel Lambert, député du Groupe Libertés et territoires( LT) des Bouches-du-Rhône ; Jean-Paul Lecoq, député (GDR) de Seine-Maritime ; Paul Molac, député (LT) du Morbihan ; Sébastien Nadot, député (LT) de Haute-Garonne ; Mathilde Panot, députée du Groupe La France insoumise (LFI) du Val-de-Marne ; Aurélien Taché, député (NI) du Val-d'Oise ; Maina Sage, députée du Groupe Agir ensemble (AE) de Polynésie française ; Cédric Villani, député non inscrit (NI) de l'Essonne
Cette démarche survient quelques jours après la déclaration du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chengriha, qui a évoqué, au cours d’une entrevue avec le général Lecointre. « la problématique des négociations au sein du groupe algéro-français, au sujet des sites d’essais nucléaires et des autres essais au Sahara algérien, où nous attendons votre soutien, lors de la 17e session du groupe mixte algéro-français, prévue en mai 2021, pour la prise en charge définitive des opérations de réhabilitation des sites de Reggane et d’In Ekker, ainsi que votre assistance pour nous fournir les cartes topographiques permettant la localisation des zones d’enfouissement, non découvertes à ce jour, des déchets contaminés, radioactifs ou chimiques ».
Imène AMOKRANE