Selon l’agence européenne des gardes-frontières et des gardes-côtes, Frontex, plus de 67% des migrants illégaux qui ont foulé le sol espagnol en juillet dernier sont de nationalité algérienne.
Après un long séjour dans des centres de détention, des dizaines de migrants clandestins algériens ont été remis par l’Espagne aux autorités algériennes. Ils ont embarqué à bord d’un ferry espagnol qui a amarré, samedi soir, au port de Ghazaouet (Tlemcen), confirment des sources locales concordantes qui assurent que les concernés ont été présentés, hier, devant un juge d’instruction près le tribunal de Ghazaouet.
Les autorités n’ont pour l’instant donné aucun chiffre. La semaine dernière, un groupe d’une trentaine de ressortissants algériens qui se trouvaient dans un centre de rétention ont entamé une grève de la faim pour s’opposer à leur extradition vers l’Algérie.
Mais leur requête semble avoir achoppé à un refus des autorités espagnoles qui multiplient ces derniers mois les opérations de renvoi de migrants clandestins algériens. Une opération qui suit les multiples visites effectuées par de hauts responsables espagnols à Alger ces derniers mois.
Cela survient à un moment où des dizaines d’Algériens réussissent à atteindre les côtes espagnoles. D’autres meurent en mer. Rien que durant le mois de juillet, les autorités espagnoles ont recensé plus de 2 217 ressortissants algériens arrivés sur les côtes sud de l’Espagne. Un nombre qui n’a cessé d’augmenter ces derniers mois à la faveur notamment de l’amélioration des conditions climatiques.
Selon l’agence européenne des gardes-frontières et des gardes-côtes, Frontex, plus de 67% des migrants illégaux qui ont foulé le sol espagnol en juillet dernier sont de nationalité algérienne.
Dans un rapport publié par cette organisation le 12 août dernier, il est fait mention de 7 000 harraga qui sont arrivés en Espagne avant la fin de ce mois de juillet à bord de 1 380 embarcations illégales. Le rapport a souligné que les harraga algériens représentaient les deux tiers des arrivées sur les côtes espagnoles. Cela représente près de 5 000 personnes réparties entre l’Espagne, l’Italie et probablement la France.
Outre ceux qui parviennent à leur destination finale, des dizaines d’autres migrants sont soit refoulés par les autorités algériennes, soit périssent en mer. Les chiffres de ces derniers jours ne sont pas connus, malgré des annonces macabres régulières quant au nombre de disparus.
En revanche, les autorités annoncent souvent des arrestations parmi les candidats à l’émigration. C’est le cas de l’arrestation, la semaine dernière à Béjaïa, de jeunes qui tentaient de prendre la mer de manière irrégulière. Parmi eux se trouvaient un élu local et des femmes. Leur procès a eu lieu hier.
L’ampleur prise par l’émigration clandestine a poussé les autorités espagnoles à demander la coopération du gouvernement algérien, appelé à faciliter les opérations de rapatriement des Algériens qui se trouvent en situation irrégulière en Espagne où plus de 11 000 migrants clandestins de nationalité algérienne ont été recensés l’an dernier. Le chiffre augmentera largement cette année si la tendance actuelle se poursuit.
Ali BOUKHLEF