L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) vient d’arrêter une série de propositions visant à aider le secteur du BTPH à sortir la tête de l’eau, après plus deux ans de crise, due notamment à l’impact de la situation sanitaire. Dans un document adressé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dont une copie a été transmise avant-hier à notre rédaction, l’AGEA relève de prime abord que “la reprise des chantiers ne signifie pas la fin des problèmes pour les entreprises du BTPH”, ajoutant que le secteur de la construction court toujours un risque d’effondrement “si aucune mesure de soutien n'est prise par le gouvernement”.
À cet égard, l’Association des entrepreneurs algériens évoque, notamment, l’impact sévère de “l’effondrement de la commande publique et privée”, conjugué à d’autres facteurs défavorables qui risquent, selon elle, d’induire la faillite de nombreuses entreprises, “si rien n’est fait” pour les soutenir et pour sauvegarder les emplois. “Le secteur de la construction représente près de 1,5 million d'emplois et près de 350 000 entreprises, essentiellement des TPE et des PME…”, rappelle, en ce sens, l’AGEA, qui souligne qu’“autant les premières mesures de soutien du gouvernement se sont avérées efficaces, autant depuis plusieurs semaines, il tergiverse à prendre les dispositions qui s'imposent pour maintenir à flot un secteur essentiel à l'économie du pays”. Aussi, pour relancer l’investissement et permettre aux entreprises du BTPH de faire face à ces difficultés, l’AGEA émet plusieurs recommandations, entre autres la prise en charge des surcoûts liés à la Covid-19 par l'annulation des charges fiscales et sociales des deux exercices précédents, la mise en place d'un véritable mécanisme d'incitation à l’investissement local, l’élaboration d’un plan massif de rénovation de consommation énergétique des bâtiments, ainsi que le retour à un taux réduit de TVA pour l'ensemble des travaux.
L'AGEA propose également une “dépénalisation (fiscale et parafiscale) des entreprises du secteur du BTPH” par rapport à la conjoncture actuelle du pays, des facilitations pour l'accès au foncier et la réorganisation de la filière de la promotion immobilière en encourageant les entreprises nationales “à construire des habitations destinées pour 50% à la location et 50% à la vente”. Sur un autre plan, l’association patronale préconise que “les études et les missions de conception et de suivi des projets de I'État devraient être confiées à des bureaux d’études algériens par des concours d'architecture ou de projet”.
De même, il est suggéré, dans le même contexte, de mettre en place “un mécanisme de concessions ou tout autre mécanisme assimilé, pour la mise à disposition de zones d'activité du BTPH par wilaya”. S’agissant des contraintes liées au financement, l’AGEA appelle, notamment, à “la mise en place de mécanismes sérieux et viables d'implication effective des banques pour accompagner les entreprises dans la réalisation et le suivi des projets de construction”.
Enfin, suggère l’Association des entrepreneurs algériens, “au niveau local et national, le ministère des Finances devrait mettre en place un système, circuit efficace de paiement des factures des entreprises du BTPH”. Ce système, est-il précisé, “devra être en même temps strict pour garantir les droits de l’administration et souple pour pouvoir payer les entreprises dans les temps impartis”.
Akli R.