■ La Covid-19 est devenue la première infection nosocomiale contractée au cours d’un séjour dans un établissement de santé en Algérie. Les chiffres, révélés hier par le professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé de la lutte et du suivi de la pandémie, font froid dans le dos.
“44 000 personnes ont été infectées entre janvier et février 2021, dont 26 839 venues soigner une autre pathologie”, certifie le médecin réanimateur lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio algérienne.
Dans le lot de ce bilan macabre, figurent également des membres des familles de malades. “Il y a même des visiteurs qui ont été infectés, donc l’hôpital est réellement devenu un lieu où on se contamine. Le coronavirus est, aujourd'hui, la première maladie nosocomiale”, regrette Riad Mahyaoui, qui recommande l’interdiction des visites dans les structures sanitaires.
Et ce, sans aborder la fatigue du personnel de la santé qui entraîne une baisse de vigilance, ainsi que le manque de moyens pour une efficace désinfection des dispositifs médicaux. Le Pr Riad Mahyaoui qualifie, toutefois, la recrudescence des contaminations par la Covid-19 “d’alarmante et d’inquiétante”.
“La sonnette d’alarme doit être tirée. Nous devons arrêter cette troisième vague en amont avant qu’elle ne devienne catastrophique”, avertit-il, en conseillant aux autorités sanitaires “d’agir vite avant qu’il ne soit trop tard”.
Des mesures de confinement, telles qu’appliquées au début de la pandémie, pourraient être reconduites, selon lui, en cas du non-respect des mesures barrières qui ont entraîné une grande pression sur les hôpitaux due au manque d’oxygène et à l’épuisement du personnel de la santé.
“Nous revenons à la même configuration que l’année dernière. Mais nous essayons de nous remobiliser, afin de donner à tous les citoyens algériens le droit d’être hospitalisés.”
Concernant le degré de circulation des nouveaux variants, le membre du Comité scientifique chargé de la lutte et du suivi de la pandémie de Covid-19 estime qu’il est “très difficile de les détecter compte tenu du manque de capacités disponibles. Ce qui est certain, c’est que tous les variants sont entrés dans notre pays”.
N. H.