Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, au sein de l’Opep+, ont convenu hier d'augmenter leur offre de pétrole à partir du mois d'août. Les membres de l’Opep+ qui se sont réunis en vidéoconférence ont pu surmonter le blocage de leur entente par les Émirats arabes unis, au début du mois, et décider d’augmenter modestement leur production à partir du mois d’août.
Selon le communiqué de l’Opep ayant sanctionné la réunion d’hier, les 23 membres du groupe Opep+ vont augmenter leur production de 400 000 barils par jour (bpj) à partir du mois d’août afin de contribuer à alimenter la reprise économique mondiale. L'organisation “évaluera l'évolution du marché” en décembre, a ajouté l’Opep. Les membres de l’Opep+ se sont, par ailleurs, mis d'accord pour prolonger leur accord de plafonnement jusqu'à la fin de 2022, au lieu d'avril 2022, comme prévu jusque-là, afin de se donner davantage de marge de manœuvre au cas où le rebond de l'économie serait enrayé par la progression de nouveaux variants du Covid-19.
L'an dernier, l'Opep+ avait réduit sa production d'un volume record de 10 millions de barils par jour (bpj) face au ralentissement de la demande et à un effondrement des prix en pleine pandémie. L'organisation a depuis graduellement rouvert les vannes, ramenant la baisse de production à environ 5,8 millions de bpj. À partir d'août et jusqu'en décembre 2021, l'organisation va augmenter la production de 2 millions de bpj supplémentaires. Une première réunion était prévue début juillet autour de cet agenda, mais avait dû être annulée en raison d'un désaccord intervenu entre les Émirats arabes unis (EAU) et le reste de l'alliance.
Les EAU réclamaient une révision à la hausse de leurs quotas de référence, afin de refléter les investissements réalisés dans le pays pour augmenter leur capacité de production. Pour surmonter ce désaccord, l'Opep+ s'est entendue sur de nouveaux quotas de production pour plusieurs de ses membres à partir de mai 2022. Le quota des Émirats arabes unis sera ainsi relevé à 3,5 millions de barils par jour (mbj) à partir de mai 2022, une hausse appréciable par rapport au quota de 3,16 mbj qui leur avait été attribué l'année dernière, mais inférieur à leurs demandes d'un relèvement à 3,8 mbj.
D'autres pays vont également bénéficier d'une révision en hausse de leur quota de référence, notamment l'Irak et le Koweït. Mais ce sont l'Arabie saoudite et la Russie, les deux leaders de l'alliance, qui ont obtenu les plus fortes révisions, à 11,5 millions de barils par jour contre 11 précédemment.
Saïd Smati