L’Actualité POSSIBILITÉ DE RECOURS AUX FINANCEMENTS EXTÉRIEURS

La Banque d’Algérie met des garde-fous

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Akli REZOUALI Publié 08 Mars 2022 à 22:38

© Archives Liberté
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Une instruction de la Banque d’Algérie, datée du 6 mars courant, précise que seuls les projets  stratégiques  et  structurants sont éligibles aux financements extérieurs.

Possibilité  de  recours  aux  financements  extérieurs  d’investissements sont réservés exclusivement aux projets stratégiques et structurants pour l’économie nationale, selon une récente instruction de la Banque d’Algérie, émise à l’adresse des établissements bancaires et financiers.

Datée du 6 mars 2022 et signée par le gouverneur de la Banque centrale, Rosthom Fadli, cette nouvelle note, adressée aux dirigeants des banques primaires et des établissements financiers, vient ainsi mettre en place des garde-fous très stricts en matière de recours à d’éventuels emprunts externes pour financer l’investissement.

En ce sens, l’instruction de la Banque d’Algérie précise clairement qu’en vertu des dispositions de la loi de finances pour 2020, “seuls les projets stratégiques et structurants pour l’économie nationale sont éligibles aux financements extérieurs auprès d’institutions financières internationales de développement et ce, après avis des autorités compétentes”.

La même note souligne qu’en conséquence, tout concours financier extérieur, “de quelque nature qu’il soit”, qui ne s’inscrit pas dans le cadre ainsi précisé, “demeure considéré comme endettement extérieur et proscrit”.  

Lors de son discours prononcé le 18 janvier dernier au siège du ministère de la Défense nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait, faut-il le rappeler, réitéré officiellement la position de l’Algérie de ne pas recourir à l’endettement extérieur qui pourrait, avait-il insisté, “hypothéquer notre souveraineté, la liberté de nos décisions et notre liberté à défendre les causes justes dans le monde”.

Auparavant, le chef de l’état avait, maintes fois, précisé que l’Algérie n’optera pas pour l’endettement extérieur, affirmant qu’un tel choix mènerait le pays vers “un suicide politique”.

Bien que globalement “proscrit”, comme le précise l’instruction de la Banque d’Algérie, le recours à des financements externes est néanmoins autorisé pour les cas exclusifs de réalisation d’investissements structurants et stratégiques et sous certaines conditions très strictes de rigueur financière et de maturation des projets.

Le chef de l’état avait lui-même évoqué, lors de son entrevue avec des représentants de médias nationaux, en février dernier, la possibilité de recourir à l'endettement pour financer les projets rentables économiquement comme les voies ferrées, les ports et les barrages.

Il s’agira, en définitive, de limiter strictement l’accès aux financements externes aux seuls projets considérés comme stratégiques et dont la rentabilité économique est avérée, de sorte à ce que l’investissement financé puisse générer des profits suffisants et garantir par lui-même les remboursements liés aux emprunts contractés.

Des emprunts qui ne peuvent, au demeurant, être sollicités qu’auprès d’institutions financières multilatérales de développement qui veillent à la bonne maturation des projets à financer, à l’exemple de la Banque africaine de développement (BAD), dont l’Algérie est un important actionnaire.

En somme, l’endettement extérieur, comme nous l’expliquait l’expert en finances, Rachid Sekak, dans une interview à Liberté en octobre 2019, “est comme le cholestérol : il y a la bonne et la mauvaise dette”, la bonne dette étant celle “qui se rembourse d’elle-même grâce aux projets qu’elle sert à financer”.

À rappeler que le niveau de la dette extérieure de l’Algérie reste très marginal, les derniers chiffres publiés par la Banque centrale faisant ressortir un encours estimé à 3,204 milliards de dollars au premier semestre 2021, contre 3,470 milliards de dollars à fin décembre 2020. 
 

Akli REZOUALI

 

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