L’Actualité Consistance et limites territoriales des communes du Grand Sud

La colère gronde dans l’Ahaggar

  • Placeholder

Rabah KARECHE Publié 16 Avril 2021 à 23:26

© D. R.
© D. R.

Le vent de colère souffle de nouveau sur l’Ahaggar qui s’est soulevé, hier vendredi, contre  la  nouvelle  composition  et  les  limites territoriales des communes relevant des wilayas nouvellement créées.

Fixée au terme du décret exécutif 21-128 publié jeudi dernier au Journal officiel, la nouvelle consistance des communes a suscité une vague d’indignation auprès des Touareg et notables de l’Ahaggar qui ont investi les rues de Tazrouk, commune située à 270 km de Tamanrasset, pour dénoncer la nouvelle carte territoriale dessinée par le gouvernement. 

À en croire les protestataires, ce dernier aura concédé toutes les régions stratégiques de la wilaya de Tamanrasset à Djanet et Illizi. “L’Ahaggar s’est fait amputer de toutes les zones regorgeant de richesses naturelles, à savoir l’or, le gaz et l’eau. C’est l’avenir de nos jeunes qui est en jeu.Le gouvernement n’a pas mesuré l’impact de cette décision qui a eu l’effet d’un tsunami à Tamanrasset. Nous n’allons pas nous taire”, a-t-on averti.

Le message s’adresse au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui a été destinataire d’une correspondance faisant état des “difformités” constatées dans la nouvelle composition comparativement aux limites territoriales des communes fixées depuis avril 1984 en concertation avec les municipalités ayant des frontières communes, à savoir Tazrouk et Idelès dans la wilaya de Tamanrasset, Djanet et Bordj El-Haouasse dans celle de Djanet et Bordj Omar-Driss à Illizi. 

Pour les notables du Hoggar, “Il ne s’agit pas d’une opération administrative anodine, mais d’une tentative de scission visant la stabilité du Grand Sud. On veut apparemment réveiller les vieux démons et pousser les Touareg à déterrer leurs haches de guerre pour recouvrer leur territoire dont les frontières ont été, faut-il le rappeler, tracées avec le sang de leurs aïeux.

C’est inadmissible ! Les hautes autorités du pays doivent intervenir pour rectifier cette bourde monumentale avant que les choses ne prennent d’autres tournures”, menacent-ils, non sans dénoncer les agissements “malintentionnés” de certains présidents d’APC et “la défaillance du ministère compétent qui, à son tour, n’a pas jugé opportun de consulter les notables des régions concernées avant de signer ce décret de la discorde”.

Ils ont ainsi exigé de diligenter une commission devant se charger impartialement du problème en invitant toutes les parties concernées autour d’une table afin de contenir la crise et du coup éviter les malentendus d’ordre ethnique. 

L’annulation “immédiate” de la nouvelle consistance et des limites territoriales a également été exigée par les Touareg de l’Ahaggar qui semblent décidés à engager un bras de fer avec les autorités compétentes pour reconstituer la carte territoriale des communes lésées en récupérant de nouveau les localités rattachées aux communes des wilayas d’Illizi et de Djanet.

En tout, 14 localités réputées pour être le cœur battant de l’Ahaggar en raison des richesses inestimables dont elles regorgent ont été réclamées par les contestataires. Il s’agit en effet de Tiririne, Issalan, Tigharine, Takalous, Edala,Tejalastoumine, Tehenaren, Tinajoulah, Inazaoua, Tadant, Amdid, Tehe Enkalan, initialement rattachées à la commune de Tazrouk et d’Amadghour et Amguid dans la commune d’Idelès (200 km de Tamanrasset).

A  l’issue  de  la  dernière  réunion  avec  les notables et chefs de tribu de l’Ahaggar, il a été recommandé de consulter les experts en la matière en concertation avec  les spécialistes des  régions concernées pour “couper l’herbe sous le pied des opportunistes”.

Dans la correspondance, dont nous détenons une copie, les rédacteurs ont tenu pour responsable de cette “gabegie” le wali de Tamanrasset. “Il (le wali, ndlr) n’a pas honoré l’engagement qu’il avait pris le 14 mars 2021, ni sa promesse faite aux représentants des APC et aux notables quant à la prise en charge de ce conflit qui déchaînait déjà la Toile”, s’offusque-t-on. 
 

RABAH KARECHE

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00