La coordination n’écarte pas de recourir à “toutes les formes légales et pacifiques de la contestation pour inciter le gouvernement à prendre des décisions rapides et appropriées pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et des fonctionnaires”.
À la veille d’une rentrée sociale qui s’annonce des plus rudes, une effervescence palpable anime les QG des organisations syndicales, tous secteurs confondus. Certaines ont déjà engagé “les hostilités”, par la contestation s’entend, contre la politique du gouvernement. Dénonçant l’inertie de celui-ci face à la dégradation de la situation sociale et économique difficile que vit le pays et qui affecte de plein fouet le monde du travail, plusieurs syndicats ont clairement affiché leur intention de protester par différents moyens de pression contre un état de fait marqué par une dégradation sans précédent du pouvoir d’achat et un statu quo qui plombe l’amélioration des conditions de travail dont les revalorisations des salaires. Regroupant une douzaine de syndicats représentants plusieurs secteurs de la Fonction publique dont notamment l’éducation nationale, la Confédération des syndicats algériens (CSA) est également montée au créneau en décrétant qu’elle est tenue “d’assumer ses responsabilités syndicales et éthiques devant la situation sociale dangereuse que vit le pays et qui affectent plus particulièrement le monde du travail”. La CSA n’écarte pas, à ce titre, de recourir à “toutes les formes légales et pacifiques de la contestation pour inciter le gouvernement à prendre des décisions rapides et appropriées pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et des fonctionnaires”.
Dans son communiqué qui a sanctionné la réunion de son bureau exécutif, tenu lundi passé au siège du Cnapeste et cosigné par dix organisations syndicales, la CSA établit un constat alarmant quant à la situation sociale actuelle dans le pays, marquée selon elle, “par des augmentations effarantes des prix des produits de large consommation devant l’absence totale depuis plusieurs années de révision de la politique salariale en dépit de l’augmentation effrénée du taux d’inflation et de la dévalorisation du dinar algérien qui ont induit une dégradation inquiétante du pouvoir d’achat”.
La Confédération des syndicats algériens estime que les politiques gouvernementales successives et actuelles pèchent par des “carences d’approches, d’alternatives et de dispositions pratiques à même de garantir l’équilibre du pouvoir d’achat et son amélioration à travers l’ouverture urgente du dossier des salaires et régime indemnitaire”. Insistant sur la nécessité de la mise en place d’un observatoire national du pouvoir d’achat, la CSA s’engage, à la veille de cette rentrée sociale, à maintenir parmi ses priorités, la défense des anciens et/ou nouveaux dossiers à l’instar de ceux des retraites, des libertés syndicales, de la santé publique et des assurances sociales.
Enfin, la CSA qui considère que “seul, l’engagement militant désintéressé est à même de préserver les droits acquis, arracher les revendications en suspens et contribuer à une relance économique forte et durable”, invite tous les syndicats algériens “à resserrer leurs rangs et à se tenir prêts pour participer à la réhabilitation de la dignité de la classe ouvrière dans tous les secteurs devant le silence du gouvernement et la persistance de cette situation”.
Kamel Ghimouze