“La réhabilitation” inespérée des partis classiques, tels que le FLN, le RND, le MSP et autres “supplétifs” comme El-Moustakbel, issu du FLN et El-Bina, appendice du MSP, aura été, à bien des égards, dommageable pour d’autres formations connues pour être proches du giron du pouvoir ou encore leur inclination à concourir en toute circonstance à la mise en œuvre des options et feuilles de route de celui-ci. La sanction des urnes de samedi dernier dénote, en effet, l’insignifiance de l’ancrage populaire de partis politiques présents sur la scène politique depuis plus de deux décennies.
Au moins sept formations ont glané entre un et trois sièges dans le futur Parlement, à l’instar du FJD d’Abdallah Djaballah (2 sièges) et de Jil Jadid de Soufiane Djilali (1 seul siège). Des scores aux allures de camouflet pour le premier, fondateur d’Ennahda, d’El-Islah, puis du FJD dont il est le président, et le second, transfuge du PRA de Noureddine Boukrouh, dont il était le bras droit. L’un et l’autre sont victimes de leur inconstance, lorsque l’on sait la teneur des discours qu’ils prônaient avant et après le 22 Février 2019. En tournant le dos au Hirak dont ils se revendiquaient, ils ont fini par subir l’effet boomerang de ce qu’ils espéraient.
Un désaveu doublement éprouvé, d’abord à travers l’abstention record qui a marqué les élections législatives de ce 12 juin 2012 en ce qu’elle signifie comme inaptitude à mobiliser les électeurs potentiels, y compris leurs sympathisants, eux qui avaient exhorté les Algériens à exprimer librement leur choix même aux dépens de leurs propres postulants. Ensuite, conséquemment aux résultats parcimonieux réalisés, lesquels leur confèrent un rang très peu enviable dans la nouvelle répartition de la carte politique.
Il leur sera de toute évidence très difficile de trouver la parade pour expliciter cette débâcle et encore moins de justifier leur démarche et la caution apportée à une échéance vouée à une bérézina. La banqueroute d’autres formations du même acabit est encore plus humiliante, puisque la plupart des partis politiques de cette catégorie n’ont pas réussi à dépasser l’écueil du quotient électoral des 5% des voix exprimées dans toutes les circonscriptions du pays.
Il s’agit notamment de l’ANR de Belkacem Sahli, du TAJ de Fatma-Zohra Zerouati, du FNA de Moussa Touati et autre PRA de Kamel Bensalem qui ont pris part tambour battant aux élections législatives du 12 juin et qui n’ont pas réussi à obtenir le moindre sésame pour les 407 sièges de députation mis en jeu.
Des partis qui se targuent pourtant de posséder des structures aux quatre coins du pays et même une assise militante dévouée. Eux aussi devront désormais composer avec la double peine infligée par ces élections. Le désaveu signifié par le véritable parti majoritaire de ces élections, celui de l’abstention en l’occurrence, et la révélation du poids politique réel qu’ils représentent, notifié celui-ci par la minorité qui a voté et leurs sympathisants présumés.
Kamel Ghimouze