L’Actualité Secteur de l’éducation nationale

La grogne s’amplifie

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Nabila SAIDOUN Publié 27 Avril 2021 à 09:03

© Archives Liberté
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En sit-in hier devant le siège de l’académie (Alger-Ouest), les corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale n’excluent pas des actions plus importantes après l’Aïd si la tutelle persiste à faire la sourde oreille.

En grève de deux jours, depuis dimanche, les corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale ont été nombreux à se rassembler hier au niveau des directions de l’éducation dans plusieurs wilayas, dont Alger. En effet, dès les premières heures de la matinée d’hier, plus d’une centaine de personnes se sont donné rendez-vous devant le siège de la direction d’Alger-Ouest pour crier leur colère et réclamer “respect et dignité”.

Approché sur place, Laanani Nassim, représentant local du SNCCOPEN (Syndicat des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale), nous a fait part d’“un malaise profond” qui subsiste dans le secteur où règne, selon lui, “marginalisation et hogra” sans que “la tutelle n’en tienne compte”. Samir, 46 ans, père de 3 enfants et employé de l’éducation nationale depuis plus de 20 ans, touche encore aujourd’hui 18 000 DA. Il témoigne, à l’occasion, de “toute une vie de misère et d’absence de perspectives”. 

Il nous dit, cependant, “refuser cette fatalité”, tout comme de nombreux autres grévistes et protestataires venus faire entendre leur voix. “Depuis des années qu’on nous berne par des promesses”, insiste le représentant syndical en dénonçant “la fuite en avant de la tutelle” qui, selon lui, “refuse de prendre ses responsabilités devant la détresse des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale qui ne font que réclamer leurs droits”.

Pour rappel, le SNCCOPEN revendique principalement “une revalorisation salariale conséquente” au regard de la dégradation du pouvoir d’achat et “la confirmation des contractuels”. À ce propos, Laanani Nassim a cité en exemple “des agents en contrat ouvert depuis 1995”.

“Il n’est pas normal de maintenir les gens dans cette précarité. Il faut absolument abroger les articles qui stipulent le maintien de contrats ouverts”, soutient-il. Le syndicat réclame aussi “l’activation des primes pédagogiques et de documentation des laborantins, avec effet rétroactif, depuis 2012”. 

Le SNCCOPEN place également “le droit d’être associé dans la gestion des œuvres sociales” parmi ses doléances et s’indigne de voir la tutelle tergiverser sur la question. Sur ce point précis, Sid-Ali Bahari, président du bureau national du syndicat, persiste et signe : “Il n’est pas logique que les autres syndicats puissent ainsi nous laisser sur la touche au vu et au su de la tutelle qui ne lève pas le petit doigt pour corriger cette grande injustice.” 

À la question de savoir ce que le syndicat envisage de faire, dans le cas du maintien du silence de la part de la tutelle, la même source a souligné que “ce cas de figure sera discuté par le conseil national qui tiendra sa réunion après l’Aïd”, affirmant qu’“il n’est pas exclu d’aller vers des actions plus importantes”. La contestation gagne aussi les enseignants et directeurs du primaire, venus à l’occasion renforcer les rangs de leurs collègues des corps communs et ouvriers de l’éducation. 

“Toutes leurs revendications sont légitimes. Il faudrait réellement que les conditions s’améliorent pour eux comme pour toute la famille de l’éducation qui mérite un meilleur égard au regard de sa noble mission”, nous a déclaré Slimane Kouidem, secrétaire de wilaya du syndicat, qualifiant la manifestation de “sit-in de la dignité” réclamant “la réhabilitation de l’enseignant”. 

 


Nabila Saidoun

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