La nouvelle version de la loi sur l’investissement prévoit “la création d'un guichet unique pour les grands investissements et les investissements comptant des étrangers”, a indiqué hier le ministre de l’Industrie.
Le texte de la nouvelle loi sur l'investissement, actuellement en cours d’examen par le gouvernement, prévoit la création d'un guichet unique pour mieux capter les investissements non résidents (IDE), a révélé hier le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, dans un entretien accordé à l’agence APS. Cette nouvelle loi, a ainsi précisé le ministre, prévoit plusieurs mesures pour faciliter les investissements étrangers en Algérie, dont “la création d'un guichet unique pour les grands investissements et les investissements comptant des étrangers, et ce pour une prise en charge rapide et efficace de ces projets”. Selon lui, cette démarche vise à ériger “un pôle pour la promotion de l'Algérie en tant qu'importante destination d'investissement au niveau mondial” et aura “un rôle prospectif pour définir les domaines à fort potentiel en matière d’investissement”.
Telle que présentée par le ministre de l’Industrie, la nouvelle version de loi sur les investissements charrie plusieurs avantages, notamment l'octroi de larges prérogatives aux représentants des administrations auprès des guichets uniques relevant de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) au niveau des wilayas, ainsi que la mise en place d'un réseau d'évaluation et de normalisation des avantages accordés aux projets d'investissement. En outre, le nouveau texte vise également à favoriser le recrutement de la main-d’œuvre locale par les investisseurs étrangers. À cet effet, le recrutement d'employés étrangers, à l'entrée en exploitation du projet d’investissement, sera plafonné à 10% de l'ensemble des postes créés dans le cadre de l'investissement, a avancé Ahmed Zeghdar, en évoquant toutefois la possibilité d’accroître ce pourcentage à 15% en cas de manque de compétences locales.
Autre point crucial de ce nouveau texte de loi, a encore souligné le ministre, “la stabilité du système juridique de l'investissement pendant au moins dix ans”, et ce, dans l'objectif de “créer un climat d'affaires approprié pour l'investissement, dans un environnement de confiance”, a-t-il expliqué. Dans le même ordre d’idées, Ahmed Zeghdar a indiqué qu’en parallèle à l'amendement de la loi en vigueur sur les investissements – cinq ans après son entrée en vigueur — le ministère de l'Industrie a également parachevé l'élaboration d'un nouveau texte de loi relatif à la création de l'Agence nationale du foncier industriel, qui fera office, selon lui, d’“un organisme à dimension nationale chargé de la gestion du foncier industriel, notamment son aménagement, son octroi et sa gestion”. À ce propos, le ministre a assuré que “de nouveaux mécanismes d'octroi du foncier aux véritables investisseurs porteurs de projets créateurs de richesses et d'emplois” ont été mis en place dans le cadre de ce nouveau texte. Interrogé enfin sur le texte présenté récemment en réunion du gouvernement sur le dédouanement des chaînes et équipements de production rénovés, le ministre a expliqué que l'autorisation d'importation de ces équipements permettra de réduire la facture d'importation des équipements de production dans la mesure où ceux-ci sont moins coûteux et en parfait état de marche.
Escomptée depuis plusieurs mois, la réforme des dispositifs réglementaires et législatifs afférents à l’investissement et au foncier est censée amorcer une amélioration du climat des affaires en Algérie, souvent considérée comme peu attractif pour les investisseurs nationaux et étrangers, en raison de nombreuses contraintes liées notamment à la bureaucratie et à l’instabilité juridique. Déjà très faible par rapport à des économies d’égal niveau de développement, le flux net d’investissements directs vers l’Algérie a baissé à 403 millions de dollars au cours du premier semestre 2021, contre 504 millions de dollars à la même période de 2020, selon la dernière note de conjoncture publiée en novembre dernier par la Banque d’Algérie.
Akli R.