Le débrayage de trois jours prévu à partir de dimanche prochain est maintenu. Les protestataires réclament en priorité l’amélioration de leur pouvoir d’achat.
Des syndicats de l’éducation conviés à une audience de conciliation ont quitté hier le siège du ministère déterminés à aller vers la grève. C’est que le discours tenu par les collaborateurs de Mohamed Ouadjaout, ministre de l’Éducation nationale, n’a pas été en mesure d’apporter l’apaisement attendu en répondant favorablement à leurs doléances.
“C’est une invitation qui fait suite à notre préavis de grève. On s’y est conformé parce que la loi l’exige, et nous ne voulons pas entacher le processus d’aucune sorte. La grève aura bel et bien lieu comme décidé par quatorze syndicats réunis dans le cadre de l’intersyndicale dont on est partie prenante”, nous a indiqué hier Boualem Amoura, SG du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation).
C’est aussi le même ton chez Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), qui à son tour a été reçu dans la même journée.
Tous deux s’accordent à dire que “c’est une formalité” dans la mesure où ils sont convaincus que “le ministère n’est pas en mesure de satisfaire certaines de nos doléances” qui à leurs yeux “sont primordiales”, à l’image de l’“amélioration du pouvoir d’achat”.
À ce propos, les syndicats mettent le ministre devant ses responsabilités et disent “avoir prévenu à plusieurs reprises du mécontentement général qui régnait au sein de la famille de l’éducation sans que la tutelle ne daigne les prendre au sérieux”.
Dans un communiqué daté du 29 avril dernier, le ministère de l’Éducation avait pourtant fait état de son “plein engagement” à la prise en charge de toutes les “préoccupations” soulevées dans le secteur, appelant la famille éducative à faire preuve de responsabilité pour la stabilité du secteur au service de l’élève et du savoir.
À ce propos, le ministre de l’Éducation nationale, Ouadjaout Mohamed, a rappelé la consécration d’“importants” montants à cet effet, ce qui reflète les efforts de l’État qui accorde un intérêt majeur à la régularisation des dossiers en instance qui seront tous pris en charge au titre de l’année financière 2021.
Un discours que les syndicats estiment “très vague” et par conséquent “peu convaincant”. Meriane explique : “Il a fallu des grèves et des rassemblements au niveau des wilayas, dans le cadre d’un mouvement spontané, pour faire bouger les lignes.
La protestation a pris ses racines dans les wilayas à cause des salaires impayés pour extrapoler sur d’autres revendications communes à tous les syndicats du secteur qui concernent l’amélioration du pouvoir d’achat et la retraite.” Et si le Cnapeste n’a pas été convié à cette rencontre parce qu’il n’est pas concerné par la grève, le CLA en revanche a carrément décliné l’invitation.
C’est que les syndicats attendent un geste concret de la plus haute autorité du pays, déplorant l’attitude de la tutelle qui n’a d’autres arguments pour sa défense que de répéter “cela dépasse nos prérogatives”.
Nabila SAIDOUN