Les préparatifs du 6e congrès du RCD, prévu pour les 3 et 4 juin prochain, vont bon train. Ouamar Saoudi, président de la commission de préparation du congrès, mise en place en novembre 2021, compte réunir, ce week-end, cette instance pour instruire les bureaux régionaux, afin d’élire les congressistes.
“Une fois cette opération clôturée, on va tenir, en mai prochain, les pré-congrès. C’est la dernière ligne droite”, a souligné M. Saoudi. Autrement dit, la machine est bel et bien lancée et l’instance qu’il préside s’emploie à réunir les conditions pour le bon déroulement de cet important rendez-vous organique. “La commission a pour rôle de réunir les conditions organisationnelles et politiques pour permettre à la nouvelle direction et aux structures qui seront issues du prochain congrès d’avoir toute la légitimité indispensable pour concrétiser les résolutions du congrès”, a-t-il expliqué.
Qu’en est-il des enjeux de ce congrès ? “C’est de permettre au parti de capitaliser l’audience et l’impact acquis pendant le Hirak. Il faut les concrétiser sur le plan organique”, a soutenu M. Saoudi, tout en se félicitant du nombre de militants des différentes wilayas qui ont rejoint le parti.
“Sur le plan politique, depuis février 2019, les citoyens attendent de nous un rôle important dans la construction et la mise en place de l’alternative démocratique. Et à l’occasion du prochain congrès, il faut que cela ressorte en ouvrant davantage le parti aux citoyens et en donnant les moyens de réunir les forces qui militent pour l’alternative démocratique, qui est une revendication du Hirak, en plus de la souveraineté populaire”, a-t-il ajouté.
Il faut dire que ce 6e congrès se tient dans un contexte politique des plus difficiles pour les militants et forces démocratiques en général – certains ont dénombré pas moins de 300 militants de Hirak emprisonnés, quoique, ces dernières semaines, une partie d’entre eux a été libérée – et le RCD en particulier qui, depuis plus de deux ans, fait face à de fortes pressions.
Le 6 janvier dernier, le parti de Mohcine Belabbas a été mis en demeure par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales après avoir abrité, dans son siège national, une réunion du Front contre la répression et pour les libertés.
Le 24 juin 2020 déjà, le même département de l’Intérieur avait déjà saisi le RCD pour le même motif, lui reprochant de mener une activité anti-statuaire, à savoir ouvrir son siège à des organisations non légales.
Le président du parti lui-même n’est pas épargné. Le 10 janvier dernier, il a été placé sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction près le tribunal d’Hussein-Dey (Alger) dans le cadre de l’affaire du décès d’un ressortissant marocain qui effectuait des travaux dans la maison du leader démocrate.
Ce dernier a vu, en décembre 2020, son immunité parlementaire levée suite à une demande envoyée à l’APN par le ministère de la Justice. Ces ennuis sont-ils pour quelque chose dans la décision de Mohcine Belabbas de quitter la direction du parti ? Peu probable, surtout que celui-ci, qui était un militant de terrain, a déja eu à faire face à l’adversité.
En se contentant de deux mandats à la tête de sa formation, le natif de Bouzeguène a certainement voulu prodiguer une leçon de pédagogie politique comme celle donnée par son prédécesseur, Saïd Sadi, en 2012, qui avait cédé de son propre chef le flambeau à la nouvelle génération de militants. Une chose est sûre : Mohcine Belabbas ne sera plus président du parti à partir de juin prochain et sa succession est désormais ouverte.
Pour le moment, il n’y a qu’Athmane Mazouz, ancien député et membre de la direction du parti, qui, dans lettre aux militants publiée le 4 avril sur sa page Facebook, a fait part de son ambition de prendre les rênes de sa formation. “Vous êtes nombreuses et nombreux parmi le collectif militant et l’encadrement du parti, dans mon entourage et parmi les sympathisants, à m’inviter à postuler à la présidence du RCD.
J’ai longuement réfléchi à une mission aussi lourde. Ma conviction me dicte de ne pas fuir ma responsabilité pour être utile, en ces moments difficiles mais décisifs pour notre pays”, a-t-il annoncé dans sa déclaration de candidature.
Il n’est pas exclu que d’autres cadres du parti feront, à leur tour, acte de candidature. “C’est ouvert jusqu’au congrès. Aucun texte n’interdit aux militants de se présenter, même durant la tenue du congrès”, a indiqué M. Saoudi, qui a précisé que la commission qu’il préside est “strictement neutre”.
A. C.