L’Actualité Reprise des vols internationaux

Les Algériens de l’étranger poursuivent leur mobilisation

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Samia LOKMANE KHELIL Publié 08 Mai 2021 à 22:26

Le calvaire des Algériens bloqués à l’étranger continue. © D. R.
Le calvaire des Algériens bloqués à l’étranger continue. © D. R.

Plusieurs  collectifs  viennent  de   saisir  le  président  Tebboune  pour lui demander de respecter le droit des expatriés de retourner dans leur pays.

Les Algériens de l’étranger continuent de se mobiliser pour l’ouverture des frontières. Des collectifs qui représentent nos expatriés dans plusieurs pays comme la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Autriche, le Canada, les États-Unis, la Turquie et le Qatar viennent de lancer une campagne sur les réseaux sociaux, intitulée “Il est de mon droit de retourner dans mon pays”. 

Dans un communiqué transmis au chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, au ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid et au comité scientifique chargé du suivi de la pandémie, les signataires sont revenus sur la situation de milliers de compatriotes coupés de leurs proches en Algérie depuis quatorze mois, déplorant leur abandon pur et simple par les autorités algériennes. 

Exaspérés, ils dénoncent aussi la décision du gouvernement de garder les frontières fermées jusqu’à la disparition totale du coronavirus alors que d’autres solutions existent. 

“Nous sommes prêts à présenter des alternatives pour ouvrir les frontières, tout en préservant le pays de la pandémie et le droit des Algériens bloqués à l’étranger de retourner dans leur pays”, font savoir les initiateurs de la campagne. 

Pour rappel, plus aucun vol de rapatriement n’est organisé depuis le début du mois de mars. En avril dernier, le gouvernement a également supprimé les autorisations permettant à des familles d’accompagner les dépouilles de leurs proches en Algérie.

“L’hostilité à l’ouverture des frontières est-elle uniquement justifiée par la peur de la Covid ou par d’autres raisons ? Il y a eu effectivement l’affaire de Blida et toute la communication tendancieuse autour de la source des contaminations (des émigrés).

Le champ lexical utilisé était dangereux et démagogique. Au lieu de donner des explications objectives, en affirmant notamment que la Covid voyage, le comité scientifique a pointé du doigt des émigrés qui avaient contaminé leurs proches.

Ce genre de déclaration avait de quoi diaboliser les Algériens de l’étranger, accusés d’avoir ramené la maladie et explique pourquoi beaucoup veulent les tenir à distance du territoire national”, peste Sofia Djama, réalisatrice. Depuis, des dizaines de compatriotes se tournent vers les réseaux sociaux pour exprimer leur douleur et leur colère. 

Certains dénoncent une politique des deux poids, deux mesures, qui interdit aux expatriés d’accéder au territoire national alors que des étrangers voyageant à bord de compagnies étrangères y sont admis.

“Des étrangers de différentes nationalités entrent et sortent régulièrement d’Algérie depuis l’annonce de la fermeture des frontières”, déplorent également les initiateurs de la campagne “J’ai le droit de retourner dans mon pays”. 

Si l’Algérie a décidé de prolonger la durée de fermeture des frontières, l’Union européenne n’est pas prête non plus à rouvrir les siennes aux Algériens. Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le Conseil de l’Europe a publié une liste de pays tiers dont les voyageurs peuvent être admis sur son territoire, qu’ils soient vaccinés ou non contre la Covid-19. 

Cette liste qui se limitait depuis janvier dernier à l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, Singapour, la Corée du Sud et la Thaïlande comprend aussi Israël. Mais l’Algérie n’y figure pas. 

Le Conseil de l’Europe affirme avoir pris sa décision en se basant sur “la situation épidémiologique et la réponse globale à la Covid-19, ainsi que sur la fiabilité des informations et des sources de données disponibles”.
 

Samia LOKMANE-KHELIL

 

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