L’Actualité PRIX DES PRODUITS AGRICOLES FRAIS

Les raisons de la cherté

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Badreddine KHRIS Publié 09 Mai 2021 à 01:08

© Billel Zehani/Liberté
© Billel Zehani/Liberté

Les opérations de déstockage et de vente directe par de producteurs n’ont pas induit les baisses escomptées sur les prix des fruits  et légumes.   

En dépit des quantités stockées qui ont dépassé 1,6 million de tonnes, les prix des produits agricoles n’ont  pas  connu  de  baisse pour soulager les citoyens aux bourses moyennes durant le  mois  de  Ramadhan.  Certes, ce  n’est  pas encore la période des récoltes pour  la  tomate par exemple, mais les pouvoirs publics  devraient  anticiper  sur  cette  problématique  pour  que  le  prix  du kilogramme de ce produit n’atteigne pas le niveau prohibitif de 180 DA. 

Les autorités fondaient leur espoir sur la production sous serres en mettant sur le marché l’équivalent de 226 387 tonnes de tomate pour faire baisser les prix. Un apport qui a réduit le prix à 110 DA. Mais avec de tels niveaux de tarifs, la tomate demeure inaccessible pour la majorité des consommateurs.

Le même constat est  établi pour la pomme de terre dont le prix a surpris tous les acteurs de  la  filière. 100 DA le kg, était  un  scénario  inattendu  durant le Ramadhan, y compris pour les responsables du ministère du Commerce. Car, l’offre a avoisiné les 340 000 tonnes contre 298 000 tonnes e n 2020. À cela il y a lieu d’ajouter le stock de 11 000 tonnes mis sur le marché par l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev). 

Les dernières intempéries ayant touché de nombreuses wilayas, notamment Mostaganem, ont été à l’origine de la hausse des prix de ce produit. L’autre argument avancé concerne la contreperformance de la wilaya d’El-Oued qui, d’habitude assure 60% des  besoins  nationaux.  L’apport de cette wilaya du Sud est attendu pour ces jours-ci. 

Les prévisions du ministère  du Commerce indiquaient une baisse jusqu’à 40 DA le kg du tubercule notamment avec l’opération de déstockage lancée par l’Onilev qui a mis en place des points de  vente  dans  différentes  régions et localités  où  les  tarifs  pratiqués  se  sont  situés  entre  45  et  50 DA.  Or, aujourd’hui, la pomme de terre est paradoxalement commercialisée à 85 DA.

Cette hausse serait-elle liée à l’approche de la fête de l’Aïd, période durant laquelle les prix des produits agricoles et certains produits alimentaires enregistrent une flambée ? En tout cas, ni la vente directe par des producteurs autorisée par le département de Kamel Rezig ni les soldes et les ventes promotionnelles accordés aux commerçants, détaillants et grossistes, n’ont eu d’effets immédiats pour faire baisser les prix. 

Déficit en infrastructures commerciales
D’autres arguments sont avancés par le ministère. L’on peut citer le manque flagrant d’infrastructures commerciales en Algérie. “Pour 1 541 communes, il n’existe que 865 marchés. Le déficit est criant”, a relevé récemment, Ahmed Mokrani, directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce. Néanmoins, ajoute-t-il, le ministère est en train de construire 7 marchés de gros aux normes internationales requises par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).

Celui de Sétif a été d’ores et déjà réceptionné et il est opérationnel. Ceux de Bourached à Aïn Defla, d’Aïn Ouessara à Djelfa, de Ben Abdelmoumen à Mascara, d’Aïn Beida à Ouargla ont été également réceptionnés.

Des marchés de gros pour l’alimentation générale sont aussi projetés à proximité des zones de production notamment à Batna, Tiaret, Béchar, Boumerdès, Mila et Guelma. L’objectif recherché est de réguler au maximum le marché en assurant un approvisionnement régulier de tous ces espaces commerciaux et de permettre aux agents de contrôle d’accomplir leurs missions de régulation.

Pa r ailleurs,  l’on  dénombre  625  marchés  de  proximité  édifiés,  mais inexploités  à  cause  de  leur  éloignement  des  agglomérations  et  du  manque  de commodités (problème d’aménagement : manque d’électricité, de réseau d’alimentation en eau potable...). Cela dit, le ministère escompte exploiter au moins 250 de ces marchés abandonnés et les spécialiser en fruits et légumes afin d’alimenter les cités nouvellement construites qui demeurent dépourvues d’espaces commerciaux.

Plus de 340 jeunes ont même été autorisés  à  vendre dans ces cités avec un registre de commerce de marchand ambulant. Pour  le reste de ces marchés, le ministère de l’Intérieur peut les transformer en salles de sport ou pour toute autre vocation. 
 

Badreddine KHRIS
 


 

 

 

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