Le président Emmanuel Macron a demandé hier “pardon” au nom de la France aux harkis, auxiliaires musulmans ayant combattu aux côtés de l'armée française durant la Guerre d'Algérie (1954-1962), annonçant l'adoption prochaine d'une loi “de réparation”.
“Après la guerre d'Algérie, la France a manqué à ses devoirs envers les harkis, leurs femmes, leurs enfants”, a déclaré le chef de l'État français en s'exprimant au palais de l'Élysée devant quelque 300 représentants de cette communauté estimée à 800 000 personnes.
Il a promis la présentation “avant la fin de l'année d'un projet visant à inscrire dans le marbre de nos lois la reconnaissance et la réparation à l'égard des harkis”. “L'honneur des harkis doit être gravé dans la mémoire nationale”, a-t-il ajouté, en appelant à “panser les plaies” qui doivent être “fermées par des paroles de vérité, gestes de mémoire et actes de justice”.
Les harkis sont ces anciens collaborateurs - jusqu'à 200 000 hommes - recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant le conflit qui opposa de 1954 à 1962 des nationalistes algériens à la France.
À la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie, des milliers d’entre eux sont partis en France, avec femmes, enfants et bagages. Mais ils ont été placés dans des “camps de transit et de reclassement” durant des années, privés de la moindre condition de vie. Depuis des années, les associations de harkis réclament une “loi de reconnaissance de l'abandon des harkis” et de “leur relégation dans des camps (...) dans des conditions déplorables”, ainsi qu'une revalorisation des indemnisations existantes
R. I./Agences