Il a été placé sous mandat de dépôt, le 27 juin dernier, par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, pour les propos sur l’Émir Abdelkader, Messali et l’ancien président Boumediène lors d’un entretien sur la chaîne El Hayet TV.
Nordine Aït Hamouda a quitté, hier, la prison d’El-Harrach. Après deux mois d’incarcération, le fils du Colonel Amirouche retrouve enfin la liberté.
Aït Hamouda est désormais en liberté provisoire comme décidé, hier, par la chambre d’accusation près la cour d’Alger en attendant son procès qui sera programmé ultérieurement. Selon le collectif de défense, c’est le détenu qui a introduit un appel de la décision de son maintien en prison, décidé par le juge d’instruction du tribunal Sidi M’hamed le 27 juin dernier.
La première demande de remise en liberté introduite par ses avocats à la fin du mois dernier a été, pour rappel, rejetée avant que la chambre d’accusation ne décide d’annuler la mise sous mandat de dépôt prononcée par le juge d’instruction. Pour rappel, l’ancien député du RCD est poursuivi pour “atteinte aux symboles de l’État et de la Révolution”, “atteinte à un ancien président de la République”, “atteinte à l’unité nationale” et “incitation à la haine et à la discrimination raciale”.
Nordine Aït Hamouda a été arrêté à l’issue d’une conférence qu’il avait animée au Café littéraire de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa. Avant cette rencontre, le fils du colonel Amirouche avait été interviewé par la chaîne de télévision privée El Hayet TV, où il avait évoqué quelques aspects historiques de certaines personnalités nationales. Connu pour son franc-parler, Aït Hamouda n’y est pas allé de main morte pour qualifier de “traîtres” l’Émir Abdelkader, Messali Hadj et Houari Boumediène, entre autres.
Les déclarations d’Aït Hamouda n’ont pas laissé de marbre à la fois les hautes autorités du pays et la blogosphère nationale qui en avait fait un sujet de polémique durant plusieurs semaines. Le tollé provoqué par les déclarations d’Aït Hamouda a mobilisé la famille de l’Émir, le ministère des Moudjahidine et plusieurs citoyens qui ont déposé plainte contre l’ancien député. À noter que seule une partie de l’entretien a été diffusée par la chaîne de télévision El Hayet. Même la chaîne de télévision a vu ses programmes suspendus pendant une semaine et son agrément retiré durant cette même période.
Dans un communiqué rendu public à cette occasion, le Parti des travailleurs (PT) s’est félicité de cette libération et appelle “en ces moments difficiles que traverse notre pays à la libération de tous les détenus politiques et d’opinion”. “Notre peuple, qui est meurtri simultanément et consécutivement par la tragédie de la Covid-19 et des incendies, a besoin qu’il revienne à un climat de sérénité pour soigner les blessures et les plaies profondes qu’elles ont laissées et reconstruire ce qu’elles ont détruit”, lit-on dans le communiqué du secrétariat du bureau politique du PT.
Le parti de Louisa Hanoune considère que cette libération “doit annoncer et amorcer en urgence un processus d’apaisement qui doit commencer par la libération de tous les détenus politiques et d’opinion (…)”. À noter également que la libération de Nordine Aït Hamouda a été saluée par plusieurs militants politiques et des citoyens. À sa sortie de prison, Aït Hamouda a été accueilli par des membres de sa famille, des avocats et des adhérents de la Fondation du colonel Amirouche.
Mohamed Mouloudj