Les auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation (Amar) envisagent de renouer avec la contestation par le recours au débrayage qui risque d’affecter sérieusement le fonctionnement des services médicaux des établissements de santé publique, notamment en chirurgie. En effet, le Syndicat autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de la santé publique (Saamarsp) vient d’émettre un préavis de grève de trois jours à partir du mardi 21 septembre à travers toutes les structures sanitaires du territoire national.
Un mouvement appelé à se durcir en cas de non-satisfaction des doléances des Amar, puisque le syndicat n’écarte pas d’aller vers une grève ouverte. Dénonçant le peu d’intérêt accordé par la tutelle aux multiples correspondances du Saamarsp et son indifférence vis-à-vis des engagements consignés dans les procès-verbaux des réunions qui ont regroupé les deux parties depuis la grève de trois jours, déclenchée par les Amar au mois de février dernier, le syndicat remet sur la table la totalité des revendications portées par ce corps et soumises au ministère de la Santé publique depuis le mois de décembre de l’année dernière.
Doléances que le syndicat rappelle dans son communiqué et dont les plus importantes concernent le gel des concours de formation jusqu’à la promulgation du statut particulier des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation, ainsi que le droit des Amar aux promotions et à l’accès aux postes de responsabilité dans les structures de santé publique.
“Aucune évolution de la situation des Amar n’est observée depuis la réunion de travail tenue avec la tutelle au mois de décembre 2020, qui a été suivie d’ailleurs par une journée de protestation nationale et une grève de trois jours au mois de février dernier”, rappelle Chaâbane Yadouri, membre du conseil national du Saamarsp. “La tutelle s’entête à ignorer nos revendications légitimes et fait fi de ses propres promesses envers notre corps, qui continue de consentir d’énormes sacrifices dans les conditions de pandémie que l’on sait et qui demeure néanmoins, particulièrement marginalisé”, poursuit-il. Le syndicat dénonce également le retard accusé dans le versement des 5e et 6e tranches de la prime Covid-19 à la veille d’une rentrée sociale marquée par une détérioration sans précédent du pouvoir d’achat.
Il n’en demeure pas moins qu’au cœur des préoccupations des Amar l’on retient surtout la remise en cause du contenu et de l’esprit du décret exécutif n° 11-235 du 3 juillet 2011 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation de santé publique.
Pour les syndicalistes, “au lieu de préciser les dispositions particulières applicables aux fonctionnaires appartenant au corps des auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation de la santé publique et de fixer les conditions d’accès aux divers grades et emplois correspondants comme il est stipulé dans son premier article, ce décret, qui est en vigueur depuis plus de dix ans, a privé les Amar de tous leurs droits, y compris l’accès aux grades supérieurs”.
Kamel Ghimouze