L’Actualité PLUSIEURS ÉTATS RÉAGISSENT À LA DÉCISION D’ALGER

Remodelage régional

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Mohamed MOULOUDJ Publié 25 Août 2021 à 23:45

© D. R.
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La  rupture  des  relations  diplomatiques  avec  le  Maroc  décidée  par l’Algérie sonne la fin d’une période de tensions alimentées par le voisin de l’Ouest. Elle  redéfinira sans doute la carte géopolitique régionale.

C’est une rupture qui met fin aux faux semblants et à la “fraternité” de façade qui, en réalité, cachait mal une guerre froide. De l’avis de  nombreux observateurs, Alger ne pouvait plus continuer à subir les attaques récurrentes du régime marocain sans réagir.

Le silence algérien était perçu par le royaume comme une “faiblesse”, d’où la montée en cadence des actes d’hostilité qui ont pris une allure offensive guerrière dont le point de départ était la normalisation des relations avec lsraël.

Se sentant en position de puissance, Rabat multiplie des gestes aussi inamicaux qu’hostiles en un temps record. Pour Alger, il fallait porter un coup d’arrêt à cette escalade. Rompant avec la traditionnelle gesticulation diplomatique, elle décide de rompre carrément ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une décision qui a secoué la géopolitique régionale comme en témoignent les nombreuses réactions des États et organisations intergouvernementales.

Annoncée avant-hier par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, cette rupture a immédiatement fait réagir les autorités marocaines. Si Saâd-Eddine El-Otmani, chef du gouvernement de Sa Majeté, a regretté la décision d’Alger, son ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, connu pour son hostilité particulière envers l’Algérie, a “pris note” de la décision qu’il a qualifiée d’“unilatérale” des autorités algériennes, de rompre, à partir de ce jour, les relations diplomatiques avec le Maroc.

Sans faire référence à leurs multiples provocations et actions belliqueuses de ces dernières semaines, le ministre marocain considère la décision de rompre les relations diplomatiques d’“injustifiée”, mais à laquelle il s’attendait.

Naturellement, parce qu’il fait partie des responsables marocains qui ont inspiré les actes d’agression contre l’Algérie. Toujours dans la logique d’une fuite en avant et d’un reniement, le communiqué du ministère des Affaires étrangères marocaines “rejette les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui sous-tendent” cette décision. Mais la plus attendue des réactions est celle de Paris.

Jouant  à  l’équilibriste,  le  Quai  d’Orsay  rappelle  le  principe  de  son “attachement au dialogue”. “La France reste  naturellement attachée à l'approfondissement des liens et au dialogue entre les pays de la région, pour en consolider la stabilité et la  prospérité”, a déclaré, hier, le porte-parole adjoint du ministère français des  Affaires étrangères dans un communiqué. “L'Algérie et le Maroc sont deux pays amis et deux partenaires essentiels de la France”, a-t-il ajouté. 

De son côté, l’Arabie saoudite a regretté, dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, appelant, à l’occasion, “à une reprise rapide des pourparlers” afin de “trouver les solutions aux différends” dans le but “de bâtir une relation solide entre deux pays frères”.

Pour l’Arabie saoudite, le rétablissement rapide des relations entre l’Algérie et le Maroc sera “d’un grand apport pour les deux peuples frères”, mais il permettra également de “travailler en concert pour la paix et la stabilité dans la région”.

Avec la même tonalité, l'Organisation de la coopération islamique a également appelé les deux pays au “dialogue pour résoudre les divergences éventuelles”. Tranchant avec les réactions appelant au dialogue, l’État hébreu dénonce ce qu’il appelle des accusations “infondées et sans intérêt”, rapporte l’AFP, citant une source diplomatique de Tel-Aviv.

Il faut noter que les accusations portées par Ramtane Lamamra contre l’entité sioniste faisaient suite aux récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, alors en visite au Maroc.

Lapid avait évoqué des “inquiétudes quant au rôle joué par l'Algérie dans la région, à son rapprochement avec l'Iran et à la campagne qu'elle a menée contre l'admission d'Israël en tant que membre observateur de l'Union africaine”. En réplique à ces accusations, Ramtane Lamamra a fustigé “des accusations insensées et des menaces à peine voilées”.

“Ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc, illustrées par la récente visite de Yaïr Lapid et la coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région”, a ajouté la source autorisée de l’entité sioniste.

Un résumé qui en dit long sur les attaques qui ciblent l’Algérie depuis la normalisation des relations entre le Maroc et son nouvel allié, l’entité sioniste. D’évidence, cette rupture dans les relations diplomatiques va ouvrir un nouveau cycle et surtout remodeler la nature des rapports dans la sphère régionale. 
 

M. MOULOUDJ

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