L’alerte lancée par les autorités sanitaires confirme bien qu’il est question aujourd’hui de faire face à une nouvelle flambée virale qui ressemble, à quelques nuances près, à la période de la deuxième vague de juillet 2020.
à en croire les gestionnaires de la crise sanitaire induite par la pandémie de Covid-19, le problème de l’hospitalisation et de places en réanimation commence à être résolu dans des régions comme Alger ou Oran qui continuent d’enregistrer le plus grand nombre de nouvelles contaminations.
Le directeur général des services sanitaires au ministère de la Santé, le Pr Lyès Rahal, a assuré, hier, que tous les établissements hospitaliers ouverts à travers le territoire national sont mis en alerte maximale pour prendre les devants et préparer des mesures exceptionnelles de prise en charge des nouveaux cas Covid, victimes de la troisième vague.
“Nous avons mobilisé un plan 20 000 lits d’hospitalisation et renforcé également les moyens de réanimation pour prendre en charge les formes graves”, rassurera le Pr Rahal.
En fait, cette alerte lancée par les autorités sanitaires confirme bien qu’il est question aujourd’hui de faire face à une nouvelle flambée virale effrénée qui ressemble, à quelques nuances près, à la période de la deuxième vague en juillet 2020 lorsque les chiffres frôlaient la barre des 600 et 700 nouveaux cas en 24 heures.
Selon le directeur de la santé de la wilaya d’Alger, le Dr Yala, le nouveau schéma de redéploiement des services hospitaliers n’est pas totalement nouveau. “Ce dispositif s’apparente plutôt au plan initial de lutte mis en place, il y a une année déjà. L’objectif assigné est d’arriver au nombre de lits mobilisés en juillet 2000 qui était de 2 004 lits.
Les moyens de réanimation ont été également renforcés, en plus des points d’oxygénation au niveau des salles. Des appareils d’oxygène ont été également mobilisés”, rassurera le Dr Yala.
Interrogé sur l’opération de vaccination à Alger, notre interlocuteur soutiendra que la meilleure riposte contre la pandémie reste la vaccination. “Nous avons mis le paquet dans la wilaya d’Alger pour réussir cette opération. Pas moins de 10 chapiteaux ont déjà été dressés. Et 71 points de vaccination sont ouverts à travers les 57 communes”, a précisé encore le DSP.
Le tableau national de répartition des contaminations confirme aussi que cette nouvelle tendance à la hausse des contaminations par le coronavirus est constatée dans d’autres régions, aussi bien à l’est qu’à l’ouest du pays. Les soldats en blouse blanche sur le front de lutte ne cachent pas leur crainte de revivre les douloureuses semaines de juillet 2020 marquées par la saturation des hôpitaux et l’épuisement des soignants. “Cette nouvelle recrudescence est inquiétante.
Nous avons constaté l’augmentation des cas de contagion et notamment des formes graves qui nécessitent une oxygénation et une prise en charge intensive”, expliquera le Pr Salah Lellou, chef de service de pneumologie à l’établissement hospitalo-universitaire d’Oran.
Même s’il incrimine les variants séquencés et confirmés jusque-là, le pneumologue d’Oran regrettera le comportement des citoyens qui ne portent plus la bavette et font carrément fi des mesures barrières, alors que nous sommes toujours en pleine pandémie.
Au sujet de l’alerte donnée par les autorités sanitaires, le Pr Lellou précisera que le problème de prise en charge hospitalière des cas confirmés positifs au coronavirus ne risque pas de se poser dans la wilaya d’Oran, puisque c’est tout un hôpital qui est mobilisé et dédié à la prise en charge des patients Covid-19.
Il s’agit de l’hôpital Chaïbou, communément appelé Nedjma, qui est entièrement mobilisé. Selon des échos parvenus des établissements hospitaliers de la wilaya de Sétif, la recrudescence de la pandémie commence à bousculer le système d’hospitalisation de certaines structures qui affichent complet.
“Nous sommes en train de revivre les mêmes problèmes que l’été 2020. Les hôpitaux de la région doivent reprendre le plan de redéploiement mis en branle l’an dernier lorsque la région pulvérisait les records de contagion. Nous n’avons pas encore atteint les chiffres de contamination d’Alger, mais nous craignons le pire en raison d’une baisse de vigilance et de l’abandon du protocole sanitaire”, déplorera un soignant en première ligne à Sétif.
Pour le Pr Salah Sofiane, immunologue au CHU Mustapha-Pacha, cette violente et brutale recrudescence était prévisible au vu du comportement des citoyens dans les lieux publics. “Cette nouvelle situation épidémiologique qui inspire l’inquiétude est une conséquence logique du relâchement et de l’abandon des mesures barrières par les citoyens. Toute action en relation avec le relâchement des mesures barrières engendrera inéluctablement la multiplication des cas de Covid”, conclura le chef de service d’immunologie au CHU Mustapha-Pacha.
Hanafi H.