L’islamologue et chercheur en soufisme, Saïd Djabelkhir, fondateur du “Cercle des lumières pour la pensée libre”, a été condamné, ce jeudi, à trois ans de prison ferme sans mandat de dépôt, et à une amende de 50 000 DA, par le tribunal de Sidi M'hamed, pour “atteinte à la religion, aux préceptes de l’islam et à des versets coraniques”, a annoncé, ce matin, Me Fetta Sadat sur sa page facebook. Le penseur a un délai de huit jours pour faire appel du jugement.
Lors de son procès tenu le 25 février dernier, le parquet avait requis l’application de la loi.
Pour rappel, c’est un spécialiste en sécurité numérique et enseignant à l’université Djillali-Liabès de Sidi Bel-Abbès, du nom de Bachir Bouyedjra Aberrezak, qui a attaqué le chercheur en justice, avec l’appui de plusieurs avocats qui se sont également constitués comme “plaignants”.
Les avocats de Saïd Djabelkhir avaient relevé plusieurs irrégularités dans ce procès, à savoir la non audition de l’islamologue par le juge d’instruction et le fait que « seul le parquet est habilité à s’autosaisir et à enclencher des poursuites judiciaires », s’agissant de l’article 144 bis 2, relatif à l’ « offense à l’islam ».
Si le procès du chercheur en soufisme a été qualifié de celui de « la pensée » et des « idées » par beaucoup d’algériens, sa condamnation ne manquera pas, à l’évidence, de provoquer un scandale à l’échelle internationale.
Rédaction Web