Les parents, le personnel et aussi les maires, qui ont les établissements de l’enseignement primaire sous leur esponsabilité, ne cachent pas leurs inquiétudes concernant les insuffisances enregistrées dans la préparation de cette rentrée 2021-2022.
Alors que le directeur de l’éducation, Ahmed Lalaoui, ne cesse de rassurer que toutes les conditions sont réunies pour assurer une rentrée scolaire “normale” dans la wilaya de Tizi Ouzou, les parents, le personnel et aussi les maires, qui ont les établissements de l’enseignement primaire sous leur responsabilité, ne cachent pas leurs inquiétudes concernant les insuffisances enregistrées dans la préparation de cette rentrée 2021-2022.
“À l’instar des années précédentes, la rentrée scolaire 2021-2022 se présente dans de bonnes conditions. Il n’y a pas de problème particulier, nous avons mis en place tous les moyens nécessaires et nous veillons en permanence pour assurer le bon départ dont dépend la stabilité durant le reste de l’année”, a assuré le directeur de l’éducation dans sa dernière sortie médiatique. Selon ce premier responsable du secteur de l’éducation à Tizi Ouzou, le seul souci demeure la disponibilité de l’eau potable qui est en lien direct avec l’application du dispositif sanitaire.
“Nous avons instruit les responsables des établissements pour recourir aux citernes et aux bâches d’eau avec l’aide des APC”, a tenté de rassurer le même responsable. “Cette année, nous avons gagné en expérience puisque le dispositif sanitaire contre la Covid-19 a été déjà mis en application l’année dernière. En outre, cette année, nous disposons de plus de moyens de protection et de désinfection”, a-t-il assuré.
Sans toutefois convaincre, entre autres, les directeurs des établissements d’enseignement moyen qui ont manifesté le 14 septembre dernier devant la Direction de l’éducation pour alerter sur l’impossibilité de mettre en application le protocole sanitaire décidé par les autorités.
“Concernant le protocole sanitaire, nous leur avons expliqué qu’il est impossible de le respecter vu les conditions dans lesquelles nous a mis le ministre. Nous avons plus de 80 établissements scolaires sans aucune goutte d’eau depuis un mois, et nous avons plus de 75 établissements scolaires qui n’ont pas de tables et de chaises pour les élèves”, a dénoncé le secrétaire général du syndicat Cnadem, Saïd Aït Mouhoub, soutenant que les directeurs d’établissement ne peuvent pas assumer une rentrée scolaire dans une telle situation.
“Je ne peux pas recevoir 80% des élèves et en même temps respecter le protocole sanitaire qui prévoit 1,5 mètre de distanciation. Il risque d’y avoir une catastrophe sanitaire. Dans cette situation, nous mettrons nos enfants en péril, c’est pour cela que nous dégageons toute notre responsabilité”, a-t-il prévenu.
Lors de son intervention sur la radio locale, le directeur de l’éducation s’est contenté de leur répondre qu’ils seront accompagnés, mais qu’“ils sont responsables et doivent répondre à l’exigence de l’heure”. Tout en rassurant, également, que “cette année, il n’y aura pas de surcharge des classes tant les groupes ne sauront dépasser 25 élèves”, le directeur de l’éducation a souligné également, concernant les établissements touchés par les incendies, que “leur réhabilitation a atteint plus de 95% et qu’il ne reste que quelques retouches”.
Mais à entendre les interventions des maires réunis tout récemment par le nouveau wali de Tizi Ouzou, les contraintes rencontrées dans la préparation de cette rentrée scolaire sont nombreuses et complexes. Elles vont du transport scolaire aux opérations de réhabilitation des écoles en dégradation, en passant par le problème des cantines scolaires et de manque de mobilier.
Une situation qui n’a pas manqué de mettre en colère même le nouveau wali, Djilali Doumi, qui, après avoir déploré “le fait d’en arriver là”, a tancé vertement les responsables concernés auxquels il a signifié qu’il dispose des chiffres et des situations réelles. “On ne peut pas assurer une rentrée scolaire avec des réflexes pareils”, leur a-t-il lancé.
Pour leur part, les syndicats, qui semblent être dans la posture du “wait and see” concernant la rentrée, ne cachent surtout pas leur inquiétude quant à la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs. Les parents, quant à eux, se disent préoccupés, notamment par l’externalisation de la vente des livres qui pose le problème de leurs coûts.
Samir LESLOUS