En apprenant la nouvelle de la liquidation du journal LIBERTÉ, je ne sais pourquoi, ma première pensée a été pour mon frère Reguieg Issaad Khalil, du bureau de LIBERTÉ d'Oran. Il nous a quittés le 1er janvier 2019. Il signait ses articles sous un pseudo, B. Ghrissi. Je me rappelle de ses péripéties durant la décennie noire, dans des régions reculées du pays, pour couvrir les massacres perpétrés sur des civils, comme ceux de Ramka et bien d'autres. Il me disait toujours, avec engagement et ferveur, “grâce à Dieu, il y a LIBERTÉ pour dire ces vérités et bien d'autres...”. Quelques années après, j'ai saisi le sens de ce qu'il me disait. En effet, j'ai eu le plaisir de contribuer, modestement, par des articles en économie et en analyse économique... Ma collaboration avec Ali Titouche, journaliste, a renforcé en moi cette conviction déjà acquise de l'abnégation et de l'engagement des personnels de LIBERTÉ dans tout ce qui pourrait, d'une façon ou d'une autre, éclairer l'opinion publique et l'informer de la manière la plus juste, la plus professionnelle et surtout la plus dévouée à ce pays que nous chérissons tous, l'Algérie. Au-delà de la symbolique très forte qui colle à cette triste perte d'un espace d'expression libre, juste et honnête, nous assistons, avec la disparition cruelle de Liberté le journal, également à la perte d'un levier de l'exercice de la liberté dans notre pays.
Oran, le 10 avril 2022