Un ami nous a quittés en cette triste nuit du 18 au 19 février, après une longue maladie. Contre le mal, il a pourtant lutté courageusement et sans le crier sur tous les toits. Il a même cru un moment qu'il s'en était débarrassé, mais...
Cette nuit, elle est venue chez lui, pour nous le soustraire dans son sommeil. J'ai du mal à citer son nom, car j'ai du mal à croire à la mort de ce bon vivant que j'ai connu en Hamou Cheheb.
Il est né en 1950 à Sidi Bel-Abbès dans une famille originaire d’Aït Yenni (Tizi Ouzou). Il a été instituteur, puis il avait entamé une carrière de chanteur avec le groupe qui deviendra plus tard Raïna Raï. Mais il s'est vite rendu compte que l'Algérie était trop étroite pour ses idées plus universelles.
Il s'est installé à Paris en 1973. Il a été auteur, compositeur et chanteur dans cette langue de la révolte nourrie par Gaston Couté et Léo Ferré. Comme ses contemporains chanteurs libertaires, il a refusé d'enregistrer ses albums chez ceux qu'on appelle Les Majors. Il a préféré vivre libre et en marge du showbiz pour ne pas se soumettre à ses lois.
À côté de cette carrière artistique, à laquelle il s'est consacré par conviction, Hamou a été aussi psychothérapeute pour assurer son indépendance financière.
Après sa retraite, il s'est lancé dans un projet d'écriture d'un gros roman historique auquel il tenait beaucoup. Il s'est acharné à arriver au bout de son projet malgré cette terrible maladie qui le rongeait.
Quand il m'avait transmis son manuscrit pour avis, j'avoue que je ne comprenais pas son insistance à me faire lire rapidement ses 347 pages du premier volume sur les trois prévus.
Et c'est seulement aujourd'hui que j'ai compris les raisons de cette insistance. En fait, il ne m'avait pas parlé de sa maladie parce qu'il pensait la vaincre quand même. Repose en paix cher ami.
BEN MOHAMED