Culture MOHAMED ABDELLAH PRÉSENTE SON LIVRE “LE VENT A DIT SON NOM” AU SILA

“L’urgence de se réapproprier nos référents historiques”

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Nourreddine LOUHAL Publié 02 Avril 2022 à 12:00

© D. R.
© D. R.

Publier aux éditions Apic, ce roman est une escale dans la guerre d’Algérie, où le lecteur y retrouvera son histoire, à travers l’itinéraire de divers personnages, entre artistes ou écrivains.

Le benjamin de la littérature algérienne, en l’occurrence, Abdellah Mohamed, est revenu d’Aux Portes de Cirta (éditions Casbah) pour présenter son roman qu’il a intitulé Le vent à dit son nom durant ce mercredi 30 mars au stand Apic, “La publication de mon livre (2021) et sa promotion ont coïncidé avec l’horrible période de précarité culturelle, où le monde s’était barricadé pour y échapper au péril de la pandémie de Covid-19”, a déclaré l’enfant de l’ancien royaume zianide de Tlemcen, qui a, à cœur de rattraper le temps perdu.
Cela dit, c’est au cœur palpitant d’El-Bahia dite la Mauresque ou le quartier indigène que l’écrivain Abdellah Mohamed a posé les décors d'une trame romanesque, où la faucille du branle-bas de la révolte de l’opprimé augure du jour où le soleil s’est levé pour la Radieuse et l’Algérie. S’ensuivit l’éclosion d’une pléiade d’acteurs, ou plutôt ce qui incarne l’échantillonnage d’un corps social longtemps bâillonné et tyrannisé par le fouet du colon-usurpateur français. Cela ne fait plus de doute que cette fois-ci (1954) était la bonne pour se désenchaîner des fers du long joug colonial français. “L’intrigue de mon récit a pour théâtre la ville d’Oran en l’an insurrectionnel de l’automne 1954 et dans ma vision fictionnelle où il y a aussi du vrai, il n’y a pas de héros mais seulement des petites gens dont un enfant, un artiste, un journaliste, un activiste politique et un poète”, a déclaré Abdellah Mohamed qui évoque peut-être le slogan “Un seul héros : le peuple”. Dans cette optique, l’auteur du livre Entre l’Algérie et la France, il n’y a qu’une seule page (éd, Necib 2017) pose un regard interrogateur sur ses personnages dans le contexte sociétal d’alors et s’interroge : “Est-ce qu’ils vont s’impliquer à bras le corps dans la lutte politique des leurs sous prétexte de nationalisme ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Dans l’une ou l’autre de ces options, j’ai jugé qu’il faut me faire à l’idée de laisser le libre choix à mes personnages d’opter pour l’adhésion quand bien même l’engagement est essentiel, voire une nécessité”, a ajouté Abdellah Mohamed qui surfe ainsi sur le front de notre Histoire. S’agissant du titre, l’auteur l’a récupéré de chez Arthur Rimbaud (1854-1891) lorsqu’il écrivait : “Dans les monts d’Algérie, sa race renaîtra. Le vent a dit le nom d’un nouveau Jugurtha…” lorsqu’il évoquait l’Émir Abdelkader. Pour rappel, Arthur Rimbaud était le fils du capitaine d’infanterie Frédéric Rimbaud (1814-1878) lorsqu’il faisait l’éloge de la révolte dans le Magazine littéraire n°289, juin 1991.
Dans ce but, ce féru des lettres, qui surfe également sur les mathématiques, multiplie l’acte de restitution de nos référents qui reviennent de droit et de fait à nos héros emblèmes. Mieux, l’auteur du Souvenez-vous de nos sœurs de la Soummam (éd, Anep 2018) plaide pour l’éclosion des libertés de penser, mais aussi des consciences afin que la littérature et les gens de lettres augurent de la restitution de nos repères. En conclusion, le roman Le vent à dit son nom est une escale dans la guerre d’Algérie, où le lecteur y retrouvera son histoire, pour peu qu’il connaisse l’itinéraire de ses héros.

LOUHAL Nourreddine

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