Après trois jours d’intenses activités, le rideau est tombé sur la deuxième édition d’Avernous (burnous) d’Ath Voughardane, organisée par le comité du village d’Ath Dahmane en collaboration avec l’APC, l’APW de Tizi Ouzou, Tajmaât n’l’ârch n’Ath Voughardane et l’association Taghza de France. En effet, cette édition a permis aux artisans venus des quatre coins de la wilaya d’écouler leurs produits surtout en cette période de vaches maigres à cause non seulement de la crise sanitaire, mais aussi de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. “C’est une occasion pour nous de faire connaître nos produits. De telles initiatives devraient être multipliées dans toutes les localités de notre Kabylie. Je remercie les organisateurs pour leur parfait accompagnement durant ces trois jours sur tous les plans. Je souhaite revenir l’année prochaine avec d'autres produits”, déclarera Samia, une participante à ce festival.
À l’occasion de la cérémonie de clôture, le jury a également décerné le prix Halli-Ali à Mohamed Yadadène, un octogénaire, très connu dans la région pour son engagement dans la chanson kabyle et sa participation à la guerre de Libération nationale. “C’est une personne très respectable dans toute la région. Puis, c’est un maquisard et fils de maquisard. Et encore, c’est un grand chanteur de la trempe de Athmani, Taleb Rabah, Lounis Ait Menguellet et bien d’autres. Nous lui souhaitons longue vie et d’autres activités au sein de notre village”, dira M. Ahcène Idja, membre organisateur et initiateur du festival dans lequel un hommage a été rendu à Halli Ali, auteur de la célèbre chanson qui a bercé tant de générations et qui est toujours d'actualité , Yadjayed Jeddi avernus, en d’autres termes “mon père m’a légué un burnous”, qui, nous dit-on, n’est pas une simple allusion à ce vêtement traditionnel que nous portons toujours, mais dont la signification est autre, c’est toute une culture, dont la langue amazighe.
À noter que la remise de ce prix a été rehaussée par la présence des autorités locales, dont le chef de daïra de Boghni, et de nombreux artistes et écrivains. Juste après la remise de ce prix, l’assistance a été conviée à une waâda préparée à l'occasion, servie et dégustée sous un protocole sanitaire strict afin d’éviter la propagation du virus. Le rendez-vous est pris pour la troisième édition. “Nous vous donnons rendez-vous pour l’année prochaine. Nous souhaitons l’organiser dans de meilleures conditions, avec la disparition de ce maudit virus. Je dirai aussi que nous espérons donner à ce festival un caractère régional et pourquoi pas national avec la participation des régions du pays notamment les Mozabites, les Targuis, les Chaouis et d’autres”, a souhaité dans son intervention un autre organisateur.
O. Ghilès