Le siège de l’Unesco à Paris a accueilli, les 16 et 17 du mois courant, un cycle de conférences sur l’islam. Organisée par l’association l’Islam au XXIe siècle présidée par Sadek Beloucif, professeur des universités, cette 2e édition, intitulée, “Islam et identités : entre culte et cultures”, regroupe des professeurs et chercheurs sur l’islamologie et les sciences humaines.
Pour Mme Eva Janadin, imame à Paris, déléguée générale de l’association, la création de celle-ci a pour objectif “de mettre en valeur le pluralisme de l’islam, car il y a différents courants et différentes manières de l’aborder.
Notre objectif est précisément de faire connaître cette pluralité pour informer et transmettre les connaissances au plus grand nombre, non seulement pour les musulmans, mais aussi pour les non-musulmans, afin d’apprendre à mieux se connaître mutuellement”.
Pour l’intitulé “Islam du XXIe siècle”, il s’agit, pour Eva Janadin, de “faire un état des lieux, de comprendre, dans notre siècle, comment l’islam se transforme, bouge ou ne bouge pas, comment les musulmans interprètent l’islam au XXIe siècle, de la manière la plus radicale, rigoriste et parfois violente à la manière la plus libérale, progressiste et universaliste”.
L’autre objectif, selon Mme Janadin, “est d’offrir une tribune aux musulmans qui cherchent à aborder la religion d’un point de vue plus objectif grâce à l’apport des sciences humaines et sociales”.
Puis, elle ajoute : “Une culture, qu’elle soit religieuse ou autre, dépérit si elle n’évolue pas. C’est vital et je pense que le Coran nous offre suffisamment de ressources pour réfléchir sur les finalités de l’éthique coranique.”
À ce propos, Abdenour Bidar, docteur en philosophie, normalien et écrivain, observe que “l’islam est une civilisation, et une civilisation, ça bouge lentement. Je pense que nous sommes dans des siècles de transition. Il y a quelque chose qui est en train de chercher une régénération de l’islam, c’est difficile, c’est chaotique, mais notre responsabilité est d’y travailler à toutes les échelles, ça commence par la famille, l’éducation transmise, le savoir, et tous les espaces dans lesquels on peut discuter de nos vies spirituelles, de la façon la plus moderne, avec une liberté de pensée et de changement, et on doit s’aider les uns les autres dans cette aventure de la liberté spirituelle et politique”.
Nous reviendrons sur d’autres aspects de cette conférence sur l’islam à l’Unesco.
BEDRICI ALI