Résumé : Les deux amis sont heureux de se revoir après tout ce temps. Le professeur lui a demandé le reste des examens effectués en son absence, car certains détails l’ont troublé et il veut en avoir le cœur net. Les résultats des biopsies diffèrent. La pathologiste qu’il a convoquée le confirme. Le professeur, désolé, craint que Latéfa soit victime d’une erreur médicale. Da Ali se sent mal. Il ne sait plus quoi penser.
- Tu en es sûr ? Alors, elle n’est pas malade ?
Le professeur hausse les épaules.
- Peut-être. Je vais voir le radiologue. Il manque sur la mammographie les identifiants. Si tu veux bien m’attendre ici...
- Non. Je viens avec toi. Je ne tiens plus en place. Mon cœur va s’arrêter.
Ils se rendent au service de radiologie. La salle d’attente est pleine de malades. Le radiologue est surpris de les trouver dans le couloir. Il les salue et s’arrête pour prendre des nouvelles.
- Professeur. Vous avez été longtemps absent. Que du bien, j’espère ?
- Oui, merci. Je suis là maintenant. Est-ce que je peux vous prendre une ou deux minutes ? J’ai ici une mammographie faite par un de vos collègues. Sont-ils tous là ?
- Où est le problème ?
- Le nom n’apparaît pas sur les clichés, remarque le professeur. Il y a le compte rendu, juste avec un A pour adulte.
- Il a dû y avoir une erreur, ce n’est pas notre façon de procéder. En plus, cela remonte à plus de trois mois, dit le radiologue. Je ne me souviens pas du monsieur. Je suis désolé. Je ne peux même pas vous expliquer ce qui s’est passé, car ce n’est pas moi qui ai fait la radio. Quant à mes collègues, ils sont en train de travailler. Lequel j’appelle ?
Le radiologue saisit le compte rendu et lit le nom du collègue, prenant un air désolé.
- Il ne travaille plus ici, dit-il. J’espère que ce n’est pas urgent.
- Où est-il allé ?
- Je l’ignore, répond le collègue. Vous devriez voir le chef de service, il doit avoir ses coordonnés. Il n’y a que lui qui pourra répondre à vos questions. Mais savez-vous combien de malades on voit tous les jours ? Des dizaines et des dizaines. Du matin au soir, on n’arrête pas. Il faudrait une mémoire d’éléphant pour se souvenir de cette patiente.
- Ce n’est pas de chance, s’écrie Da Ali. Comment on va faire pour le retrouver ?
- Je m’en occupe, promet le professeur, énervé. Sa fille était venue accompagnée de ma secrétaire. C’était en fin de journée. Une urgence. précise-t-il. Je crois même que c’était la seule fois où ma secrétaire accompagnait une patiente.
Le radiologue fronce les sourcils, frappé par ce détail. Il connaît la secrétaire et se rappelle avoir refusé une malade qu’elle voulait passer en priorité.
- Ah, d’accord, c’est elle. Je me souviens. J’avais refusé de la laisser prendre la place d’une autre malade, avoue-t-il. Je leur avais demandé d’attendre mais votre secrétaire a réussi à convaincre quelqu’un d’autre. Mon collègue l’a prise en charge. Je me souviens que c’était une journée où on était tous dépassé. J’espère qu’il ne regrettera pas d’avoir rendu service.
- Le temps nous le dira.
Pendant que Da Ali patiente dans le couloir, son ami va voir le chef de service pour lui demander les coordonnées du radiologue. Une fois les renseignements en main, il compose le numéro mais il n’est plus attribué. Il pense avoir mal saisi le numéro et recompose. Il coupe dès que la voix féminine retentit : “Ce numéro n’est plus attribué.”
- Ce n’est pas possible. Il est injoignable.
Il remercie le chef de service puis rejoint son ami.
- Il a changé de numéro. Mais il nous reste son adresse, dit-il à Da Ali. À cette heure-ci, il ne peut pas être chez lui. J’irai ce soir, promet-il. Je te tiendrai au courant.
- Ya Allah. Qu’est-ce qui nous arrive ? Quand saurais-je s’il y a vraiment eu une erreur ? Peux-tu travailler sur le reste ? Il y a bien des éléments qui peuvent nous éclairer. Tu ne peux pas me laisser dans l’ignorance ! Je vais devenir fou ! Latéfa a une cure la semaine prochaine. Doit-elle la faire ou attendre ?
- On sera fixé avant ce jour-là, car je dois revoir son dossier avec Dr G. Elle est en séminaire, dit-il. Elle doit reprendre dans trois jours. Amène-moi Latéfa demain. Je veux l’examiner.
Da Ali refuse. Il le prie de passer à la maison. Il ne pourra pas patienter longtemps.
- D’accord, je viendrai tout à l’heure.
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