Résumé : Aïcha lui reproche de ne pas avoir donné une chance à Tarek. Elle lui confie que son mari a été le premier soutien durant la maladie et ils sont encore ensemble. Chaque mari réagit différemment. Tarek semble être quelqu’un de bien. Houria est du même avis qu’elle. Toutes deux finissent par convaincre Latéfa d’appeler Tarek en leur présence. Ce dernier est surpris et heureux de l’entendre. Elle lui demande de l’accompagner au CPMC et il accepte sans hésiter…
-Je crois que je n’aurais jamais dû vous écouter !, s’exclame Latéfa. Je ne ressemble à rien. Il prendra ses jambes à son cou lorsqu’il me verra de près.
- Écoute, il a pensé à prendre quelques jours. Tu auras la preuve cette semaine de voir s’il tient à toi ou pas, dit Aïcha. Je préfère que tu tentes le coup au lieu de vivre avec ces questions. Car dans la solitude, on ressasse les regrets et les remords.
- J’espère que je ne le regretterai pas.
- On le saura vite. N’oublie pas de me tenir au courant, lui rappelle la nouvelle amie. Sois positive. Allez, courage ! Latéfa, son regard ne s’arrêtera pas sur les dégâts de la chimio sur ton corps mais sur ta beauté intérieure.
- Tu crois que ça existe vraiment ?
- Oh que oui ! Je dois te laisser. On me demande. Prends soin de toi. À bientôt. Ciao !
Latéfa le lui promet. Elle se déconnecte tout en soupirant. Sa mère est pleine d’espoirs.
- Tu n’aurais pas pu faire meilleure connaissance. C’est une dame pleine d’expérience, qui a connu la maladie, et comme tu le vois, elle s’en est sortie. Elle côtoie les pauvres, les nécessiteux et elle leur vient en aide maintenant qu’elle est guérie. Bientôt ce sera aussi ton cas. Inchallah ya Rebbi.
- Inchallah. Tu y crois vraiment, même si tu as vu ma tante souffrir atrocement à la fin de sa vie ?
- Vos cas sont différents, dit Houria. Elle a découvert sa maladie trop tard. Ton père a tenu à ce qu’elle fasse l’intervention et les traitements. Il gardait espoir, mais dès le début, son médecin avait dit que c’était trop tard. Qu’elle repose en paix !
- Qu’elle repose en paix ! Inchallah je ne connaitrai pas son sort. Je veux encore vivre. J’avais tellement de projets. Et Tarek...
D’ailleurs, celui-ci rappelle. Houria la débarrasse de son ordinateur et l’encourage à répondre.
- Je vous laisse tranquille. Embrasse-le pour moi.
Latéfa le lui promet. Elle attend que sa mère ait quitté la chambre, pour décrocher. Tarek s’impatientait.
- Tu n’as pas retrouvé ta carte ?
- Non, je crois que mon père l’a prise. Oublie ! Je me débrouillerai avec eux.
- Ah non ! Je tiens à t’accompagner où tu veux, quand tu veux, dit-il. J’ai déjà demandé une semaine de congé. Normalement, ils me l’accorderont. Alors, quand est-ce qu’on se voit ?
Latéfa panique. En fait, elle n’a pas prévu de le voir tout de suite.
- Je ne peux pas sortir aujourd’hui.
- Mais je ne peux pas attendre un jour de plus !, lui confie-t-il. Ne dis pas non, la prie-t-il. Je meurs d’envie de te voir. Tu m’as tellement manqué. Je t’en prie, dis oui !
- Il faut que tu me donnes un peu de temps. Je ne suis pas présentable, avoue-t-elle. C’est à peine si je sors de ma chambre. Je t’en prie, une autre fois.
- Va à ta fenêtre.
- Pourquoi ?, demande-t-elle en s’y rendant. Elle rit en le voyant à la terrasse. Qu’est-ce que tu fais ici ? Qui t’a laissé entrer ?
- Je passais dans le quartier quand tu m’as appelé. Alors j’ai tenté ma chance et j’ai soudoyé le jardinier. Pour dire vrai, j’ai appelé ton père, et quand je lui ai dit que j’étais devant la porte, il m’a invité à entrer. Tu sais combien on s’apprécie. C’est un second père pour moi.
- Je le reconnais. Donne-moi quelques minutes pour me rendre présentable.
- Je ne bougerai pas d’ici. Je t’attendrai toute la vie s’il le faut.
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