Le marché des changes s’est caractérisé en 2020 par une dépréciation du dinar de 5,9% par rapport au dollar et de 7,7% par rapport à l’euro, selon le rapport de présentation de l’avant-projet de LFC 2021.
L’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021 (LFC) confirme les prévisions d’affaiblissement de la monnaie nationale par rapport au dollar américain que la loi budgétaire initiale de l’actuel exercice avait déja anticipé. Le taux de change du dinar devrait chuter davantage cette année, à 142,20 DA/dollar ; une projection quasiment identique à celle prévue dans la loi de finances 2021.
Le dinar semble bien parti pour retracer son parcours baissier de 2020. Le comportement de l’économie algérienne durant l’exercice écoulé, tel qu’établi dans le rapport de présentation de l’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021, fait ressortir une nette dépréciation du taux de change du dinar par rapport aux principales devises d’échange.
“Le marché des changes s’est caractérisé en 2020 par une dépréciation du dinar par rapport au dollar de 5,9% et par rapport à l’euro de 7,7%”, lit-on dans le rapport de présentation de l’avant-projet de LFC, en attente de son examen en Conseil des ministres.
Le dinar s’est échangé, en moyenne annuelle en 2020, à 126,82 dinars pour un dollar et à 144,85 dinars pour un euro, contre, respectivement, 119,36 DA/dollar et 133,71 DA/euro, en moyenne annuelle en 2019. En fin de période (31 décembre 2020), le dinar s’est échangé à 132,13 DA pour un dollar et à 162,4 DA pour un euro.
La monnaie nationale s’est repliée davantage depuis le début de l’année en cours face aux deux principales devises, s’échangeant, cette semaine, à 139,77 dinars pour un dollar et 168,13 dinars pour un euro, lit-on dans les dernières cotations hebdomadaires de la Banque d’Algérie.
Ces variations à la baisse contrastent avec les récents propos du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, qui écartait l’hypothèse d’une plus forte dépréciation du dinar. Le ministre avait affirmé que la monnaie nationale était plutôt en cours de redressement.
“Contrairement à ce qu’avancent certains, affirmant qu’elle est en cours d’effondrement, la monnaie nationale est en cours de redressement”, a indiqué le ministre des Finances à la mi-mars.
Le tableau de bord retraçant le comportement de l’économie nationale en 2020 fait état, toutefois, d’une dépréciation nette du dinar, alors que le cadrage macroéconomique et financier de l’actuel exercice anticipe de nouveaux planchers à la baisse de la monnaie nationale face au dollar et à l’euro.
Cette projection pourrait aggraver davantage l’inflation qui devrait atteindre 4,5% cette année. “L’évolution de l’inflation moyenne en 2020 a été marquée par un niveau des prix modéré”, estime le gouvernement dans son récapitulatif des principaux agrégats de 2020.
Selon le rapport de présentation de l’avant-projet de LFC 2021, l’indice des prix à la consommation du Grand Alger a enregistré en moyenne une évolution de +2,42% à fin décembre 2020, contre +1,95% à fin décembre 2019, soit une légère hausse de +0,47 point de pourcentage.
Cependant, la dépréciation du dinar, la hausse des prix des produits alimentaires mondiaux et les velléités de réformes de la politique des subventions sont autant de facteurs qui contribueront davantage à la hausse du taux d’inflation cette année.
Ali TITOUCHE