Le marché britannique peut constituer une opportunité favorable pour les opérateurs économiques algériens. La Grande-Bretagne importe 49% de ses besoins alimentaires dont 30% de l’Europe. Avec le Brexit, ce sont autant de parts de marché qui s’ouvrent aux exportateurs algériens pour placer leurs produits. Le Royaume-Uni reçoit quotidiennement jusqu’à 10 000 containers d’importations. Mieux, l’État britannique met à la disposition des sociétés désireuses d’investir à l’étranger un financement évalué à plus de 4 milliards de livres sterling.
À toutes ces chances, il y a lieu d’ajouter celle liée à la situation difficile que traversent certaines entreprises britanniques qui, au lieu de mettre la clef sous le paillasson, ne rateraient pas l’occasion de se relancer à partir de l’Algérie à travers des partenariats avec des investisseurs algériens. Tous ces paramètres devront inciter les entreprises algériennes à explorer les perspectives qu’offre ce pays en créant des partenariats avec leurs homologues britanniques dans des secteurs divers, notamment l’agroalimentaire, l’agriculture, le textile… De par sa position stratégique, notamment sa proximité (2 heures et demie de vol), ses richesses naturelles, le coût de la main-d’œuvre, le prix de revient des produits, c’est-à-dire le coût de production le moins élevé dans le bassin méditerranéen…, “l’Algérie est devenue un pays aux opportunités immenses qui intéressent la Grande-Bretagne. C’est un acteur majeur dans la région Mena et une porte d’entrée vers le continent africain”, a estimé un député conservateur cité par Mouncef Zemmouchi, représentant du Conseil d’affaires algéro-britannique, au cours d’une journée d’information intitulée “Marché du Royaume-Uni : perspectives après le Brexit”, organisée hier au siège d’Algex à Alger. “Nous pouvons devenir un véritable fournisseur de la Grande-Bretagne dans plusieurs produits”, a souligné M. Zemmouchi.
Il est également opportun, a-t-il ajouté, d’attirer les IDE pour produire en Algérie et exporter, par la suite, vers l’étranger. “Il faut en finir avec la politique des containers et mettre en place une réelle politique d’exportations hors hydrocarbures”, a plaidé Mouncef Zemmouchi. Abderrazak Osmani, cofondateur du Conseil d’affaires, et Riad Beladi, consultant en commerce international, qui sont intervenus par visioconférence, ont suggéré aux opérateurs algériens intéressés de s’organiser en consortiums ou en regroupements pour pouvoir investir le marché britannique de manière régulière. Les hommes d’affaires algériens présents à cette rencontre ont, toutefois, mis l’accent sur la nécessité de signer un accord préférentiel avec le Royaume-Uni en négociant une taxation acceptable pour les produits à exporter. Les intervenants ont évoqué la signature d'un accord de libre-échange entre l'Algérie et le Royaume-Uni dans le but d’augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Plus concret, un exportateur de fruits et légumes recommande l’ouverture d’une ligne directe avec des containers réfrigérés afin d’éviter le transit par d'autres ports européens avant d’arriver au Royaume-Uni et ainsi de réduire les coûts de transport pour que le produit algérien soit compétitif face à la concurrence. Par ailleurs, M. Zemmouchi a annoncé l’organisation par le Conseil d’affaires algéro-britannique en 2022, en Algérie, de la Foire mondiale des exportations de fruits et légumes.
B. K.