■ Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC, ex-FCE), Mohamed Sami Agli, a estimé, hier, qu’il est temps que le gouvernement autorise les entreprises privées à faire des emprunts à l’étranger.
Hôte de l’émission “l’invité de la rédaction” de la radio chaîne III, Mohamed Sami Agli a indiqué qu’il fallait donner toutes les chances à l’économie nationale pour se relancer. Pour le président de la CAPC, il n’est plus permis de s’appuyer uniquement sur l’argent du Trésor et les crédits bancaires.
Sami Agli a estimé nécessaire de permettre à l’acteur économique de chercher le meilleur financement, en Algérie ou ailleurs. Le président de la CAPC a précisé qu’il ne s’agit pas de recourir au FMI, mais plutôt à des crédits faits par les investisseurs privés afin de concrétiser leurs projets.
Le challenge aujourd’hui est de trouver d’autres moyens de financement. Sami Agli a indiqué que le financement à l’étranger existe. Parfois il est même à des taux négatifs. Il faut donc essayer de tirer profit de tout cela à l’instar de tous les pays qui sont en train de le faire.
Plus explicite, l’invité de la radio a souligné que ce financement peut se faire à travers des fonds d’investissement, l’investissement direct ou indirect ou par l’association.
Le challenge des entreprises algériennes est l’internationalisation. Mais cela implique que les entreprises soient présentes à l’étranger. Qu’elles puissent racheter, qu’elles puissent réussir à tirer profit de la croissance des marchés à l’instar du marché africain que tout le monde convoite.
Les entreprises algériennes doivent pouvoir avoir des bureaux de liaison dans les pays cibles et de recruter de la ressource humaine sur place pour soutenir les ventes. Tout cela est à financer, mais comment le faire, s’est interrogé Sami Agli qui a précisé qu’aujourd’hui, la réglementation bloque cela. Il a appelé en ce sens à la levée de tous types d’autorisations et à travailler selon les standards internationaux.
L’économie se doit de fonctionner. Il faut qu’elle tourne pour générer de la croissance qui, elle, garantit les ressources en devises. C’est en ce sens qu’il faille éclaircir et assainir tout l’arsenal juridique régissant le financement de l’activité économique.
Concernant l’environnement économique, Sami Agli a déploré que personne n’ait fait l’exercice d’évaluer le coût et l’impact du temps de l’administration sur l’économie et sur les retards engendrés. Cette situation est parfois la conséquence de l’incompréhension des textes, de leur contradiction et aussi de l’attente de promulgation de textes.
A ce titre, le président de la CAPC plaide pour une mise à plat de tout l’arsenal règlementaire pour, dit-t-il, préserver ce qui est acquis et changer ce qui est à changer et aller vite dans d’éclaircissement du processus d’accompagnement des chefs d’entreprise dans la création de richesse.
Aujourd’hui, conclut-il, ce n’est pas un choix, c’est une obligation, ajoutant qu’il n’était plus possible de rester, encore, dans le même modèle économique basé sur un financement soit bancaire soit du Trésor.
Saïd SMATI