Les importations de la Chine depuis l’Algérie, constituées essentiellement d’hydrocarbures, se sont chiffrées à seulement 14,793 milliards de dollars depuis 2010.
La Chine accapare désormais plus de 18% des importations algériennes, suivie de la France (9,72%), l'Allemagne (6,89%), l'Italie (6,25%) et l'Espagne (5,70%). Même le choc pandémique qui a frappé de plein fouet les échanges commerciaux mondiaux n’a pas réussi à enrayer le mouvement haussier des exportations chinoises vers l’Algérie. Leur part dans la structure globale des importations algériennes est ainsi passée de 17% en 2020 à 18% à l’issue des deux premiers mois de 2021, lit-on dans la dernière note de conjoncture de l’administration douanière.
Bien que les importations de biens originaires de la Chine aient connu un repli de 25,44% durant les onze premiers mois de 2020 – une tendance générale qui a caractérisé l’ensemble des échanges de l’Algérie avec ses partenaires –, la Chine demeurait le principal fournisseur de l’Algérie avec, au tableau, une valeur de près de 6 milliards de dollars d’importations. La Chine s’impose depuis 2013 sur le point culminant de la pyramide des principaux fournisseurs de l’Algérie avec une moyenne annuelle de 8 milliards de dollars d’exportations vers l’Algérie.
Cependant, la balance commerciale de l’Algérie avec la Chine était restée structurellement déficitaire, puisque l’Algérie n’exporte rien, ou presque, à destination de l’Empire du Milieu, exception faite de quelques livraisons sporadiques d’hydrocarbures. Depuis 2010, les exportations de la Chine à destination de l’Algérie ont totalisé 76,06 milliards de dollars, alors que ses importations depuis l’Algérie, constituées essentiellement d’hydrocarbures, se sont chiffrées à seulement 14,793 milliards de dollars. Le déficit commercial de l’Algérie avec la Chine caracole ainsi à plus de 61 milliards de dollars depuis 2010. Alors que les fondamentaux du commerce extérieur de l’Algérie restaient baissiers en 2020 avec, au tableau, un déficit de l’ordre de 9,86 milliards de dollars durant les onze premiers mois de l’année – contre un déficit de 6,11 milliards de dollars en 2019 –, un important repli des exportations (-34,82%) et une baisse de 18,25% des importations, ses achats depuis la Chine ne faiblissaient point ces dernières années, exception faite du précédent exercice, caractérisé par un impact considérable de la pandémie sur les échanges mondiaux.
En 2019, les exportations de la Chine vers l’Algérie n’ont baissé que de 2,6%, contre une chute de 10,78% des exportations de la France vers l’Algérie, alors que les importions algériennes depuis l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne ont connu un net repli respectivement de -7,18%, -17,21% et de
-10,97%. Depuis la mi-2015, date de l’apparition des premières mesures de contingentement des importations, présentées comme une solution à même de rééquilibrer la balance commerciale et, partant, la balance des paiements, dont le déficit se creusait continuellement sous l’effet du choc pétrolier de la mi-2014, les importations depuis la zone euro se sont fortement repliées, alors que les achats depuis la Chine et, plus globalement, depuis la zone dollar, continuaient de progresser à vive allure. Preuve en est, qu’à l’issue de l’année 2015, les importations depuis la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne ont chuté respectivement de
-14,44, -4,26, -21,79 et de -11,07, alors que les exportions de la Chine vers l’Algérie n’ont baissé que de -0,23%.
La même tendance a été constatée en 2016, date durant laquelle de nouvelles restrictions administratives et bancaires aux importations étaient mises en place. Le contraste est pour le moins saisissant dans l’évolution des échanges avec les principaux partenaires, dans un contexte de forte tension sur le budget, sur fond de vaines tentatives de réduire le déficit de la balance des paiements au moyen de mesures d’encadrement du commerce extérieur.
Ali Titouche