L’OPEP et ses alliés devraient s'en tenir à leurs plans visant à alléger les réductions de la production pétrolière à partir du 1er mai.
Le prix du pétrole Brent a grimpé à 66 dollars le baril, hier, avant une réunion du Comité de suivi de l'accord Opep+ (JMMC) pour discuter de la politique de production pétrolière. Les prix du pétrole ont rebondi après avoir chuté lors de la session précédente, avec des gains plafonnés par l'inquiétude croissante concernant la demande de carburant en Inde.
Cette 29e réunion du JMMC était initialement prévue aujourd’hui (mercredi) en amont d'un sommet ministériel, mais les membres du JMMC ont décidé d’avancer leur réunion pour mardi (hier). Avant la réunion, des sources de l'Opep+ avaient déclaré qu'il n'était pas clair si l'Opep+ tiendrait une réunion ministérielle complète mercredi comme prévu initialement ou la reporterait à la fin du mois de mai.
Ces mêmes sources ont estimé que l'Opep et ses alliés s'en tiendront aux plans visant à alléger les réductions de la production pétrolière à partir du 1er mai. Cette réunion intervient au milieu de prévisions optimistes de la demande d'énergie mais aussi d’inquiétudes concernant de nouveaux pics de coronavirus en Inde, au Brésil et au Japon.
Le Comité technique conjoint de suivi (JTC) a publié lundi un rapport projetant une forte reprise de la demande mondiale de pétrole cette année, prévoyant une augmentation de 6 millions de barils par jour (bpj) après la plus forte baisse jamais enregistrée de 9,5 millions de bpj l'an dernier en raison de la pandémie.
Les prévisions de croissance de la demande du JTC en 2021 sont plus optimistes que celles qu'il a publiées il y a un mois, de 5,6 millions de barils par jour, bien qu'à peu près en ligne avec un rapport publié par le secrétariat de l'Opep il y a quelques semaines.
Le rapport a, par ailleurs, indiqué qu'il s'attendait à ce que les stocks commerciaux de pétrole atteignent 2,95 milliards de barils en juillet, ce qui les ramènerait en dessous de la moyenne 2015-2019, et rester en dessous de cette moyenne pour le reste de l'année.
Ces stocks se chiffrent à environ 70 millions de barils en dessous de la moyenne pour l'ensemble de 2021, une perspective plus optimiste que sa prévision précédente de 20 millions de barils en dessous de la moyenne. Cependant, ces perspectives ont été assombries par la pandémie qui fait rage en Inde, qui pourrait réduire la demande de carburant ce mois-ci jusqu'à 350 000 barils par jour.
Le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo a, d’ailleurs, noté que “l’économie mondiale continuait de montrer des signes positifs de reprise”, soulignant, toutefois, “la nécessité de rester vigilant car des incertitudes subsistent pour l’avenir”.
Le groupe a déclaré qu'en dépit des plus d'un milliard de doses de vaccin Covid-19 qui ont été administrées dans le monde, il craignait que la récente flambée de nouveaux cas de virus en Inde, au Brésil et au Japon ne fasse dérailler la reprise de la demande de pétrole. Lors du précédent sommet le 1er avril, l'alliance avait décidé d'augmenter son niveau actuel de production de 350 000 barils par jour, en mai puis en juin, et de 450 000 barils par jour en juillet, balisant ainsi les politiques de production pour les trois mois à venir.
A l'issue du cycle de réunions de cette semaine, très attendues par le marché, “on peut supposer que les décisions prises il y a quatre semaines seront confirmées”, ont estimé des analystes de Commerzbank. Même son de cloche chez les analystes d'ING Economics qui ont déclaré, dans une note, que “nous nous attendons toujours à ce que le groupe n'annonce aucun changement à son plan”.
Saïd SMATI