Dopés par les campagnes de vaccination et les espoirs de reprise de l’économie mondiale, les cours du pétrole continuent de grimper suscitant de l’optimisme sur les marchés et auprès des banques d'investissement.
Ces dernières, ainsi que l'Opep et l'Agence internationale de l'énergie (AIE), sont optimistes sur le fait que la demande mondiale de pétrole devrait connaître une forte hausse au second semestre de cette année.
De nombreux analystes estiment que le prix du pétrole devrait enregistrer un nouveau mois de hausse, son quatrième, car les perspectives de la demande de carburant dans des pays comme les États-Unis, la Chine ou en Europe s'améliorent.
Ces régions ont vu leur nombre de cas et de décès liés à la Covid-19 continuer à baisser et ont donc pu assouplir les restrictions. Selon ces analystes, la croissance de la demande mondiale de pétrole continue de maintenir les prix à un niveau plancher aux alentours de 65 dollars le baril.
Certes, la progression des prix a été contrariée, cette semaine par les négociations sur le nucléaire iranien susceptible d'augmenter l'offre mondiale de brut à terme, mais la dynamique du marché est restée haussière.
Les investisseurs “ne s'attendent plus à ce que l'accord sur le nucléaire entre les États-Unis et l'Iran soit rétabli dans un avenir proche, ni donc à ce que les exportations de pétrole iranien reprennent rapidement”, a expliqué Eugen Weinberg, de Commerzbank. Et même si l'Iran revient sur le marché mondial du brut, la banque américaine Goldman Sachs a indiqué que le marché sera probablement capable d'absorber les barils supplémentaires, car le déploiement mondial des vaccins contre la Covid-19 continue de stimuler la demande de carburant.
Dans une note datée de dimanche, Goldman Sachs a indiqué que “les arguments en faveur de la hausse des prix du pétrole restent intacts compte tenu de la forte augmentation de la demande due aux vaccins face à une offre inélastique”. Selon la note, “la mobilité augmente rapidement aux États-Unis et en Europe, à mesure que les vaccinations s'accélèrent et que les verrouillages sont levés, le fret et l'activité industrielle augmentant également”.
Goldman Sachs a estimé qu'une reprise de la demande sur les marchés développés compenserait le récent impact sur la consommation causé par le coronavirus et la reprise probablement plus lente en Asie du Sud et en Amérique latine. Pour la banque, le marché a sous-estimé un rebond de la demande même avec une possible reprise de l'offre iranienne.
D’ailleurs, Goldman Sachs voit le baril dépasser les 80 dollars cet été. Même “en supposant agressivement” un redémarrage des exportations iraniennes en juillet, les prix du Brent atteindraient la barre des 80 dollars au quatrième trimestre, a précisé la banque américaine qui s'attend également à ce que l'Opep et ses alliés dont la Russie, compensent toute montée en puissance de la production iranienne.
Saïd SMATI