Éditorial

22, rue du Sourire !

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Djilali BENYOUB Publié 23 Février 2021 à 00:50

Avec  le  même  sourire  en  bandoulière, la  détermination  intacte  et  sa remarquable mobilisation, le peuple réinvestit la rue, devenue par ailleurs, tout comme les dates historiques qu’il s’est réappropriées, sa rue ; lieu d’expression de son rêve qui attend de se matérialiser. Et même s’il a trop attendu, le peuple a su cultiver la patience, puiser dans son histoire et son génie pour transformer sa colère et ses rancœurs en doux et sublimes gestes de solidarité. En mouvement de protestation foncièrement pacifiste. 
Février 2019 - Février 2021 ; le ton est invariable. La même rue, le même peuple avec la même hargne se rencontrent une nouvelle fois pour élaborer et donner à voir au monde une magnifique fresque de l’Algérie de demain. Une leçon. Parce qu’en face, les tenants du pouvoir, rivés à leur dogme paternaliste sur le pays qui leur sert d’idéologie et de code de conduite, n’ont su, comme à l’accoutumée, que réactiver leur vieux réflexe de maintien au pouvoir qui leur épargne l’effort de la sagesse et du bon sens. 
Pour ce second anniversaire, cet exemplaire sursaut populaire qu’est le Hirak, devant être un espace de communion entre le peuple et les gouvernants, l’on s’est ingénié à diaboliser la moindre velléité revendicative, considérant, par un effet lexical officiel — le Hirak béni —, l’œuvre pour le changement achevée. Et d’autres honteuses manœuvres et manipulations dont ils détiennent l’exclusivité de l’expertise. 
Le 22 février 2021, aucune de leurs recettes n’a pris. Le peuple, un et uni, est sorti, comme à la même date en 2019, pour répandre le sourire sur les visages et sur le triste ciel d’Algérie. 
Ils étaient beaux ces Algériens sortis ce lundi égayer les rues du pays. Et rappeler que le combat n’est pas terminé, mais qu’il a atteint sa maturité. Parce qu’ il est authentique. Sincère. Et n’est entaché d’aucune imposture. 
Le message est à lire dans la constance de la dynamique du Hirak, son caractère pacifique et sa constitution, au-delà de son absence de structuration, comme le plus large forum de libre expression jamais connu dans le pays. Une convergence de laquelle naîtra le salut du pays. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00