Éditorial

Au-delà des élections…

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Hassane OUALI Publié 27 Mars 2021 à 00:32

Plus elle dure, plus la solution à la crise devient inextricable et fera peser encore de nouveaux périls sur le pays. Installée dans une situation politique exceptionnelle depuis plus de deux ans maintenant, l’Algérie est appelée à retrouver la voie du salut. Du moins, sortir rapidement de ce cycle de tension permanente. Elle a grandement besoin de renouer avec le climat de sérénité politique ; seule condition pouvant aider à forger le compromis historique tant recherché. Continuer à se regarder en chiens de faïence, et nourrir les hostilités, c’est rendre impossible toute issue salvatrice pour tous.

Il est vrai que l’originalité de l’insurrection citoyenne de Février 2019 et son effet surprise ont laissé peu de temps à l’imagination politique et surtout peu de chance à toute possibilité de négociation sérieuse pour engager le pays sur la voie du changement. Il est vrai aussi que le pays sort d’une longue période de congélation politique qui a bridé la vie nationale dans tous ses segments. Mais, cela ne doit pas constituer un prétexte pour ne pas briser l’iceberg qui empêche d’avancer. Aujourd’hui, il ne suffit pas d’avoir raison, mais d’avancer, d’éviter un retour en arrière. Les partisans du Hirak ne cèdent rien et le pouvoir politique ne consent pas. Irréconciliables.

Pourtant, les exigences démocratiques, les défis économiques et sociaux, les convulsions régionales et les recompositions géopolitiques internationales recommandent avec force la recherche d’un nouveau pacte national. Cela ne peut se réaliser dans une logique de confrontation. Pas même dans l’effacement des divergences d’approche ou la négation des clivages doctrinaux. Mais dans la disposition des uns et des autres à forger le compromis. Les élections à elles seules — aussi nécessaires soient-elles — ne vont pas tout résoudre, surtout celles qui permettront le recyclage des anciennes clientèles avec le risque de reproduire les mœurs politiques humiliantes.

En parallèle à la voie électorale, le pouvoir serait bien inspiré d’engager un processus politique garantissant le libre exercice démocratique. Il lui appartient d’instaurer un climat de confiance dans le pays, d’envoyer des signaux forts, de prendre des sérieuses mesures d’ouverture. Parce que les projets qui aboutissent sont ceux fondés sur l’adhésion libre des citoyens. Ceux imposés finissent toujours par se fracasser. Ce n’est pas trop tard, mais le temps presse. Ce qui est possible aujourd’hui peut ne pas l’être demain.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00