Dans une analyse portant sur les difficultés que rencontrent les entrepreneurs algériens à créer leur entreprise, deux experts de la Banque mondiale décrivent “le parcours du combattant” auquel se trouvent confrontés les porteurs de projet. Des difficultés qui n’ont rien à voir avec le business plan ou l’aptitude de l’entrepreneur à maîtriser son affaire vu les lenteurs bureaucratiques. Pour eux, la pérennité de l’entreprise se jauge à la capacité de résistance de l’entrepreneur face aux lenteurs bureaucratiques qui commencent par les différentes phases d’immatriculation de la société avant d’affronter les détenteurs de crédits au niveau des établissements financiers lesquels, pourtant, croulent sous une masse d’argent non fructifié qui dort dans des coffres.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie a relevé, il y a trois jours, cette anomalie. Pour leur défense, les banquiers avancent - et ils ont raison - que les conditions d’octroi de crédits sont définies par une réglementation stricte à commencer par des garanties ou des hypothèques que ne possèdent malheureusement pas les porteurs de projets de taille PMI/PME. Sur un autre registre, le nombre de banquiers derrière les barreaux n’incite aucunement à une prise d’initiative, aussi sincère soit-elle. C’est donc le retour à la case départ qui est l’abrogation de la pénalisation de l’acte de gestion. Le sujet revient à l’ordre du jour de tous les forums et rencontres économiques avec des assurances émanant des plus hautes autorités du pays.
Les économistes algériens ont tous été unanimes à dire que les petites et moyennes entreprises demeurent le levier salvateur pour une relance de l’économie par la base avec pour avantage de créer une économie de sous-traitance et véritablement de l’emploi dans un secteur qui se nourrit de l’informel, via des conteneurs qui ont longtemps squatté des ports secs qui ont poussé tels des champignons.
Après la dernière rencontre sur les assises de la relance industrielle, sous l’autorité du Président, et les recommandations qui ont été retenues, il ne reste plus qu’à passer à l’action et au plus vite. Surtout que pour changer un texte de loi, d’autres obstacles bureaucratiques sont à l’affût.
O. A.
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