Deux mois après la grâce présidentielle décidée par le chef de l’État permettant de libérer plusieurs dizaines de détenus politiques et d’opinion, les prisons du pays semblent recommencer à se remplir. En cause, une action répressive qui reprend de plus belle, au moment où l’on s’attendait plutôt à une extension des mesures d’apaisement. L’approche des élections législatives aurait, en effet, dicté une toute autre politique à même de détendre une atmosphère politique décidément étouffante. En sus, l’amenuisement continu des finances publiques risque de brider les perspectives de croissance et il ne faut surtout pas perdre de vue les conséquences attendues de la pandémie de coronavirus. Certes, l’impact de la crise sanitaire est déjà visible sur des pans entiers de l’activité économique.
Mais les plus avertis des observateurs assurent que le plus dur est à venir. Par conséquent, le contexte difficile que traverse le pays sur les plans politique, économique et social est plutôt de nature à inciter à plus de sagesse, de solidarité et d’unité pour pouvoir faire face aux nombreux défis qui s’annoncent. Les acteurs politiques n’ont eu de cesse, pour leur part, d’appeler à plus de détente, afin de mieux appréhender les menaces qui guettent le pays.
Mais visiblement, c’est compter sans les vieux réflexes qui habitent nos gouvernants plus prompts, en effet, à réprimer qu’à dialoguer. Et dans cette propension à étouffer toutes les voix discordantes, le pouvoir ne lésine pas sur les moyens. L’on assiste, en effet, au retour des arrestations des militants du Hirak, à la systématisation du mandat de dépôt pour des faits qui ne valent pas une mise en détention provisoire, au durcissement des peines prononcées.
Le retour des vieilles pratiques concerne également le sort réservé à certains citoyens arrêtés lors des marches et livrés comme de vulgaires bandits à la vindicte médiatique. Cette façon de faire doit être bannie à jamais car au-delà du condamnable usage politique qui en est fait par les autorités, elle porte indéniablement atteinte à la dignité humaine. De plus, le recours de plus en plus fréquent à un discours belliqueux de la part des responsables leur fait oublier leur mission première, qui est de gérer les affaires de leurs départements respectifs. Et ce n’est, évidemment, pas de cette manière que l’on incitera le citoyen à reprendre confiance en ses institutions.
Éditorial
Chasser le naturel…
Hamid SAIDANI Publié 22 Avril 2021 à 00:32
Mumtimedia Plus
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Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va
Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.
Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00