Éditorial

Crise de crédibilité

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Akli REZOUALI Publié 22 Mars 2021 à 22:35

La propension du gouvernement à vouloir solutionner des contraintes économiques, sociales et politiques à coups de directives intermittentes est symptomatique d’une crise de crédibilité à laquelle sont confrontées les institutions de l’État. Qu’il s’agisse de faire face aux tensions sur les liquidités au niveau de la Poste, de réguler la formation des prix à la consommation, de rééquilibrer les finances publiques ou encore de concevoir une démarche consensuelle pour sortir de l’impasse politique, l’Exécutif énonce de simples instructions émises par le chef de l’État et censées suffire, en tant que telles, à juguler les multiples crises que traverse le pays.
Des directives et instructions qui, tout en se voulant comme autant de positions d’autorité, ne restent pas moins en manque de crédibilité, car souvent en mal de cap stratégique clair. Rarement adossées à des processus d’ajustements et de réformes cohérents, les décisions énoncées ainsi par “les porteurs d’autorité publique” n’inspirent que peu ou prou la confiance et l’adhésion des citoyens. Dans la plupart des cas, elles prennent surtout l’allure d’effet d’annonce ou de simples “mesurettes” toutes superficielles, sans jamais tendre à esquisser réellement quelques ébauches de réformes ou de solutions structurelles et durables.
Diligenter des enquêtes sur des problèmes de liquidités et ordonner, quelques mois plus tard, de suspendre l’ouverture de comptes commerciaux à la poste, pour faire face à la persistance d’une crise censée être déjà réglée, ne participe assurément pas à redonner crédit à l’action et aux messages des institutions et de l’autorité publique. Tergiverser sur des questions aussi subsidiaires que l’importation de quelques quotas de véhicules neufs, au moment où le pays perd le peu qui reste de son tissu industriel, n’est pas non plus de nature à faciliter la résorption des déficits d’image et de confiance dont souffrent les décideurs en charge de l’action publique. C’est que les défis et enjeux impérieux auxquels est confronté le pays impliquent des décisions politiques et des démarches de réformes autrement plus audacieuses et plus élaborées, que de simples consignes conjoncturelles, aussi fermes et solennelles qu’elles puissent être.
L’efficience et la portée de l’action de l’État et de ses institutions restent en définitive la condition de la crédibilité que celle-ci peut inspirer ou pas au commun des citoyens. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00