Éditorial

Crispation

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Hamid SAIDANI Publié 01 Mai 2021 à 23:13

L’Algérie a célébré hier la Journée mondiale du travail, coïncidant avec le 1er mai de chaque année, dans un contexte économico-social des plus tendus. Les difficultés financières qui s’aggravent de jour en jour viennent rendre encore plus complexe toute perspective de relance de la croissance au moment où l’emploi est frappé de plein fouet par la crise sanitaire.

Conséquence  logique  de  la  baisse  de  l’activité  économique,  la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale a eu pour effet d’accentuer la hausse des prix des produits. Et comme cette augmentation des prix des produits importés coïncide avec celle des produits locaux (fruits et légumes, viandes…), le taux d’inflation s’en trouve ainsi sensiblement distendu, malmenant sérieusement le pouvoir d’achat des citoyens. Et c’est cette situation qui semble avoir poussé plusieurs syndicats, notamment de la Fonction publique, à hausser le ton de la revendication et même à recourir à la protestation pour exprimer le ras-le-bol face à la dégradation continue du pouvoir d’achat des travailleurs.

Les augmentations de salaire accordées, il y a quelques années, ont naturellement été siphonnées par la hausse des prix couplée à la perte de valeur du dinar. L’action syndicale, qui a sommeillé pendant presque deux ans à la faveur des événements politiques qu’a connus le pays avec l’éruption du mouvement populaire et, par la suite, de la pandémie de coronavirus, s’est réveillée presque en sursaut.

De nombreux secteurs d’activité sont ainsi brusquement gagnés par la protestation. Éducation nationale, enseignement supérieur, santé, commerce, impôts, poste, Protection civile, pour ne citer que ces secteurs, ont tous connu des mouvements de débrayage des travailleurs. Pour certains d’entre eux, d’autres actions de protestation sont prévues pour les prochains jours.

La sortie du Premier ministre à ce propos n’est, visiblement, pas pour arranger les choses. C’est dire que la tension au niveau du front social risque de s’exacerber davantage. Et pendant ce temps, l’heure n’est visiblement pas au dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Pourtant, la situation le recommande, l’exige même, afin d’éviter que la brouille se corse ou que les conflits s’enlisent. Ce qui n’est, évidemment, dans l’intérêt de personne. Surtout en ces temps de crispation socio-économico-politique. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00