Éditorial

Défaut de solidarité gouvernementale

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Akli REZOUALI Publié 01 Février 2021 à 23:20

Les cafouillages et remous qui ont marqué ces dernières semaines l’action de l’Exécutif, notamment sur les grands dossiers socioéconomiques, traduisent un déficit évident de solidarité gouvernementale. S’il n’est pas problématique en soi, compte tenu surtout du contexte de mutations politiques en présence, le défaut de solidarité ministérielle incite, toutefois, à l’inquiétude, dès lors qu’il participe d’une fragilisation dangereuse des institutions de l’État. 

Au-delà des curseurs de légitimité et d’adhésion ou de défiance populaire qui peuvent accompagner ou non le mandat d’un gouvernement, le principe de solidarité ministérielle constitue un élément central et essentiel pour garantir la cohésion politique et institutionnelle… Par-delà les considérations d’ordre politique, électoral ou autre. Dans les usages démocratiques, le principe de solidarité gouvernementale découle de la nécessité même de préserver la cohésion des législations et des institutions, de sorte à garantir la cohérence générale des stratégies et actions pouvant engager le devenir du pays à plus ou moins long terme. Or, à bien considérer les faits et déclarations qui accompagnent, en ce contexte de crise majeure, l’action de l’Exécutif, il semble évident que les instances de l’État, représentées par le gouvernement actuel, ne chantent guère d’une même voix. 

Rigidités, subjectivités, improvisations et tiraillements marquent, en effet, les actions des différents départements ministériels sur autant de questions fondamentales que la gestion de la crise sociale, les réformes financière et industrielle et la réorganisation des capitaux marchands de l’État et des secteurs névralgiques de l’énergie et des mines. Comme si chaque département allait de son seul instrument sans épouser une quelconque cadence générale qu’imposerait un orchestre harmonieux et bien dirigé. Outre l’absence d’une réponse efficace à la crise structurelle que connaît le pays, la parcellisation de la décision économique et sociale, par sa répartition sur un nombre foisonnant de ministères, explique sans doute cette incohérence générale de l’action du gouvernement. En cette phase historiquement critique pour le devenir politique et économique de l’Algérie, la mise en place d’un superministère de l’Économie peut s’avérer cruciale pour instaurer un nécessaire plan d’urgence en vue d’une possible sortie de crise. Encore faut-il qu’une telle démarche soit confiée à de bons gestionnaires et accompagnée d’un changement réel de gouvernance. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00