On a crié victoire trop tôt. Au sortir de la deuxième vague de la pandémie de coronavirus qui, en novembre de l’année dernière, a fait plus 1 000 cas de contamination avant de perdre de son acuité au fil des mois pour redescendre à moins de 100, il y a quelques semaines, beaucoup d’Algériens ont cru, à tort, que l’on avait, enfin, fini avec le maudit virus.
Ayant hâte de renouer enfin avec la vie sociale d’avant la pandémie et de vaquer normalement à leurs occupations, beaucoup de concitoyens ont baissé leur vigilance.
Les gestes barrières ne sont plus observés et le port de la bavette dans les lieux publics comme les marchés ou dans les transports en commun abandonnés. Les appels incessants des spécialistes et des autorités à la vigilance et au respect des mesures de prévention n’ont trouvé aucun écho auprès de nombre d’Algériens dont certains doutent de l’existence même du virus, malgré ses 3 millions de victimes à travers le monde.
Le hic est que ce défaut de vigilance, ce laisser-aller s’est fait jour au moment où les variants ont commencé à faire des victimes, y compris chez nous. Résultat des courses, les cas de contamination sont repartis à la hausse ces derniers jours, passant du simple au double en moins d’une semaine, et les services dédiés au Covid, fermés un temps faute de malades, commencent à rouvrir leurs portes.
Et à ce rythme, les résultats assez satisfaisants réalisés en matière de lutte contre la Covid-19 risquent d’être pulvérisés. Ce qui explique certainement les sorties “catastrophées” de spécialistes, à l’image du directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, qui, forts d’indicateurs épidémiologiques assez alarmants à leurs yeux, n’ont pas hésité à agiter le spectre d’un rebond de la Covid-19, à savoir la 3e vague. Le virus circule toujours. Les Algériens doivent absolument se ressaisir en observant les autres mesures de prévention.
Pour leur part, les autorités devraient être moins permissives dans l’application des mesures édictées dans le cadre de la lutte anti-Covid-19, mais surtout accélérer la campagne de vaccination qui, malheureusement, bat de l’aile. Or, la meilleure façon de limiter la propagation du virus est de vacciner le plus grand nombre. Aussi, le gouvernement doit mettre le paquet dans cette campagne pour espérer gagner la bataille contre le coronavirus.